• Journées de la musette à Toulouse, écho !


       Comme je vous l'annonçais par cet article puis celui-ci, un week-end a été consacré
    à Toulouse il  y a deux semaines à cet instrument méconnu, qui y fit sa réappararition  grâce notamment à Jean-Christophe Maillard.

       Ce dernier nous en offre un aperçu grâce à la  mise en ligne sur youtube d'un extrait de son concert, donné à l'auditorium de Saint-Pierre des Cuisines le samedi 14 janvier dernier à 18h.

        Il s'agit de la sonate op.72 n°4 de Joseph Bodin de Boismortier pour musette baroque et basse continue, qu'il interprète avec le concours de Juliette Vittu, violoncelle, et Tania Dovgal, clavecin.

       

     
        Qui dira que la musette "n'est jamais qu'une sorte de cornemuse" ?? (Réflexion d'un présentateur de France Musique que je ne nommerai pas...) Écoutez ce chromatisme, ces modulations, cette étendue en tessiture... sans parler de la qualité du son ! Non, la  musette telle qu'elle était utilisée au XVIIIe siècle est un instrument à part entière, d'une complexité et d'une finition analogues à celles de la flûte ou du hautbois.1
     

       Pour apprécier pleinement les détails, affichez la vidéo en grand écran, et observez bien l'instrument quand le vidéaste zoome : vous verrez à côté du chalumeau d'ivoire principal (dit "Grand chalumeau") un plus petit qui permet le chromatisme (voir ici) ; il est important à cette occasion de préciser que comme la flûte, le hautbois ou la clarinette, la musette de cour est pourvue de clefs métalliques permettant d'affiner les possibilités mélodiques. Ajoutons enfin qu'étant en réalité une simple descendante du hautbois (comme le rappelle le célèbre chant de Noël "Jouez hautbois, résonnez musettes"), chacun de ses chalumeaux et bourdons est muni d'une anche double identique à celle des hautbois. 

         En cliquant sur l'image ci-dessous, vous accédez à un site anglais riche en photographies commentées, et qui permet notamment de voir comment l'interprète se ceint d'une lanière de cuir lui permettant d'actionner du coude droit un soufflet qui fait pénétrer l'air dans la poche de l'instrument qu'il tient sur sa gauche...

     

    musette-de-cour.jpg

     

    1 Note : à cette occasion j'ai plaisir à vous citer la remarque de Jean-Christophe Maillard lui-même, qui exprime parfaitement ma propre pensée, quant à l'évolution de TOUS les instruments.

       « Le speaker a bien raison quand il dit que la musette est une sorte de cornemuse, d'autres l'ont dit avant lui en s'imaginant que c'était une insulte ! Dans le même ordre d'idée, on peut dire : "la flûte n'est rien d'autre qu'une sorte de pipeau", ou si on veut être plus précis avec la traversière "c'est une sorte de fifre" (il y en avait de différentes tailles à la Renaissance) ; ou bien : "le hautbois c'est une sorte de chalumeau", ou encore "l'orgue n'est qu'une série de sifflets et de klaxons", ce qui est strictement exact ! Voire : "l'orgue ce n'est qu'une sorte de cornemuse" puisqu'il fonctionne avec plusieurs tuyaux et une réserve d'air !!

       Donc, ce qui est bizarre c'est la restriction "jamais qu'une sorte de..." qui semble péjorative. Dans un livre très sérieux sur le hautbois baroque on écrit qu'elle n'est après tout "rien d'autre qu'une cornemuse améliorée..." citation que j'ai mise au pinacle de mon bêtisier, pièce d'anthologie de la suffisance et de l'ethnocentrisme (ici, ethnocentrisme "de classe" diraient les socio-anthropologues). 

       On va mettre à ces esprits forts une "vulgaire" cornemuse entre les mains et on va s'amuser ! ...

       Heureusement, David Christophel était là pour répondre à ce "candide"... qui peut-être faisait exprès "l'imbécile"... ? »

      Il suffirait donc qu'un compositeur hardi, comme certains ont déjà tenté de le faire avec le saxophone (si je ne me trompe Bizet, Milhaud, et Villa-Lobos), ou d'autres avec le vibraphone (Messiaen), voire l'accordéon, l'harmonica, la guitare (des concertos existent pour tous ces instruments) mette la musette à l'honneur dans l'orchestre en l'insérant dans une oeuvre classique actuelle ! On changerait alors d'idée à son sujet et l'intégrerait peu à peu au cursus des Conservatoires...

     

     
    « Villa-Lobos : le Choros 11Nourrissons nos pandas... avant de leur rendre visite ! »

  • Commentaires

    1
    Mardi 31 Janvier 2012 à 12:00
    voilà qui va me permettre de ne pas sécher à la question sur la musette... avec les ptits curieux qu'il y a ici, ça ne manquera pas de tomber...!!! gros bisous, le bout du nez gelé
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    2
    Samedi 5 Août 2017 à 16:58

    Un rappel de ton frère parti si vite hélas ! Un vrai talent que le monde a perdu. Bises Aloysia, tu fais bien de ressortir les souvenirs



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :