• De la mort à la vie...

     

         Voici que nous vivons la période la plus importante du christianisme : hier, Jésus est mort ; et aujourd'hui nous ne savons pas encore que demain, il renaîtra... Nous sommes donc en pleines "ténèbres", période que François Couperin a si bien illustré avec ses "Leçons de Ténèbres". En effet le Christ ne symbolise-t-il pas la Lumière, en même temps que la Vie ?

        Aussi cette période n'est-elle pas choisie au hasard : des fêtes païennes l'ont précédée, saluant le retour du Soleil après les Ténèbres de l'hiver, et du Renouveau après les grands froids. Osiris, Perséphone, Dionysos-Zagreus, Adonis ont incarné précédemment cette évocation à l'occasion de leurs mystères.

     

    Jonas-cathedrale-d-Amiens.jpgJonas recraché par la baleine (cathédrale d'Amiens)

       Jésus lui-même annonçait son "passage" à l'occasion d'une conversation relatée par Matthieu (12, 38-40) :

        Alors quelques-uns des scribes et des Pharisiens prirent la parole et lui dirent : « Maître, nous désirons que tu nous fasses voir un signe. » Il leur répondit : « Génération mauvaise et adultère ! Elle réclame un signe, et de signe, il ne lui sera donné que le signe du prophète Jonas. De même, en effet, que Jonas fut dans le ventre du monstre marin durant trois jours et trois nuits, de même le Fils de l'homme sera dans le sein de la terre durant trois jours et trois nuits. »

         On peut lire en effet cette tribulation du prophète Jonas (revécue plus tard par notre cher Pinocchio qui à travers cette épreuve passe du stade de pantin à celui de "vrai petit garçon", ce qui n'est pas anodin) dans l'Ancien Testament, au Livre des Prophètes.

     

          En ce qui nous concerne, en fait, nous vivons donc aujourd'hui ce que Osho Rajneesh illustrait ainsi dans son tarot zen :

    La-vacuite.jpg


         ... "La Vacuité", carte très importante puisque située dans les atouts (violets et en chiffres romains). Voici le commentaire qu'il en donne :

        « Le passage à vide peut être déroutant et même effrayant. Il n'y a plus rien à quoi se raccrocher, le sens de l'orientation est perdu et pas la moindre indication n'est disponible quant aux options et possibilités à venir. C'est exactement l'état de potentialité pure qui a précédé la manifestation de l'univers. La seule chose à faire est de se détendre, de s'abandonner à cette vacuité, de se laisser happer par ce silence entre deux sons, d'observer l'intervalle entre l'expiration et l'inspiration, et de chérir chaque moment de cette expérience du vide. Quelque chose de sacré va naître. »


       En effet, Dimanche il se produit quelque chose d'incroyable ... ou du moins c'est ce que symbolise le message de la fête de Pâques. Dimanche, la mort est vaincue ! Quelqu'un qui était déclaré mort est de nouveau vivant ! (De même que Jonas, englouti par la baleine, en est ressorti vivant).

        Évidemment, comme dans le conte de Pinocchio, cet événement doit être compris au second degré. "Ressusciter", cela arrive certes même de nos jours, quand une personne est tirée d'un coma profond. Mais le message de Pâques va au-delà (et c'est peut-être pourquoi selon Matthieu Jésus aurait ajouté : "Et il y a ici plus que Jonas !"). Bien sûr, il évoque le renouveau, le fait que la vie renaît toujours de ses cendres ; mais si les religions à mystères ont inclus depuis des siècles cette expérience à leurs initiations, c'est que le symbole est plus puissant que cette seule remarque.

       Osho vient à notre secours avec une autre carte, la 12e (et ce n'est pas un hasard : 12 est un nombre parfait qui résulte de la multiplication du 3 divin avec le 4 matériel) de sa série d'atouts :

     

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       "La Vision Nouvelle", qui traduit la transformation radicale de notre vie. Écoutons-le :

        « La figure de cette lame est en train de renaître, émergeant de ses racines terrestres et acquérant des ailes qui la transporteront vers l'infini. Les formes géométriques qui entourent le corps du personnage montrent les nombreuses dimensions de la vie simultanément disponibles. Le carré représente l'aspect physique de la réalité, la manifestation, ce qui est connu ou connaissable. Le cercle symbolise le non-manifesté, l"esprit, l'espace pur, l'inconnaissable. Le triangle est l'image de la triple nature de l'univers : le manifesté (la réalité accessible aux sens et au mental), le non-manifesté (la réalité inaccessible aux sens et au mental) et l'être humain contenant les deux.

        (...) Quand nous parvenons à savoir par notre propre expérience existentielle que la nuit et les difficultés sont aussi nécessaires que le jour et la facilité, nous commençons à avoir une vision nouvelle du monde. En permettant à toutes les couleurs de la vie de pénétrer en nous, nous devenons des êtres intégrés. »
     

       Ce dimanche, Jésus manifeste pour nous une autre réalité : le fait que ce monde-ci, avec la division, la haine et la mort, est peut-être un rêve, une illusion, et que derrière ce voile mensonger la vie divine et l'amour divin ne peuvent cesser d'être. En ce sens, sa "résurrection" (que je conçois plutôt comme une "réapparition", ou son dévoilement sous une autre forme d'être), est pratiquement identique à ce que l'on appelle son "ascension". En effet il est passé à un stade "supérieur" d'existence et en nous apparaissant, nous en montre simplement la voie.

     

    Le-Fou.jpg
       C'est un peu la carte "zéro" de la série d'atouts du Tarot Zen d'Osho Rajneesh (Le Fou, ou "le Mat").

        « D'instant en instant, à chaque pas, le Mat renonce au passé. Il n'emmène que sa pureté, son innocence, sa confiance symbolisées par la rose blanche qu'il tient à la main. Le motif de sa veste contient les couleurs des quatre éléments (...) et indique qu'il est en harmonie avec tout ce qui l'entoure. En ce moment précis, le Mat dispose de l'appui de l'univers qui l'aide à bondir dans l'inconnu. »

     

      Ayant dépassé les barrières du monde matériel, Jésus nous montre la voie. Et pour célébrer ce jour de victoire, je vous invite à partager avec moi cet extrait du psaume 47 de Florent Schmitt - encore une musique très exubérante et émotionnelle ! Mais si j'avais choisi Bach, je l'aurais saisi dans la même veine, un chœur triomphal.

     

    Florent Schmitt, Psaume 47, début de la 3e partie
    Orchestre philharmonique et choeurs de Radio-France
    sous la direction de Marek Janowski.

        Texte :

    « Dieu est monté au milieu des chants de joie ! »

     

    Resurrection.jpg

    Icône représentant le Christ tirant vers lui les hommes à qui le monde matériel sert de tombeau...

    (Image tirée du site d'Agnès Glichitch)

     

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 25 Avril 2011 à 12:00
    très intéréssant besos tilk


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