• Cosmogonie

     

          À l’origine était le Vide.

           Et le Vide était pur et profond, total et absolu.      


           Le Vide n’était ni clair ni sombre ; ni creux ni élevé ; ni étendu ni limité.

        Il était pur Néant, dans l’absolu de la Pureté parfaite, totalement stable et immuable.

           Absence totale de pensée, Absence de manifestation.

            Pur Scintillement.

     

    Vide

     

        

          Quand, d’une minuscule et folle idée jaillit la Lumière, aussitôt surgit l’Ombre puis l’alternance Jour-Nuit.

          Avec la Lumière apparut la Vision, qui s’empara du contraste avec l’Ombre pour dessiner des formes.

            Ainsi de même qu’était né le Temps, naquit l’Espace.

     

            Et dans le Temps, et dans l’Espace, les formes s’engendrèrent l’une l’autre.

           Et la Vision se démultiplia en audition et sensations.

            Et les formes devenues vibratoires engendrèrent sons et réactions.

          Et les réactions de réactions firent le solide et le liquide, le feu et l’air puis l’éther, les énergies subtiles et les frissons d’extase ou de terreur.

           Et les mondes apparurent, se développèrent et grandirent à l’infini.
            Fascinants et captivants.
             Attirants et séducteurs. 

            Piège terrible où la Vie surchargée de chair s’étouffa et s’engloutit, aspirée par elle-même, submergée dans l’amour de soi-même projeté à l’infini !

     

    François Schlesser

     

         Piège infernal où la Vie esclave d’elle-même s’afflige et pleure sur sa déchéance, aveuglée par les couches innombrables de créations ajoutées les unes aux autres et engendrées les unes par les autres.

          Piège maudit où la Vie, convaincue d’être perpétuellement menacée, s’emploie en permanence à sa propre protection, projetant autour d’elle la Beauté et s’enfermant toujours plus étroitement dans l’infiniment petit.

           Car toute Joie engendre Douleur, toute Naissance conduit à la Mort, toute Force rencontre la Faiblesse et toute Bonté découvre le Mal.

      Et dans ce cercle infini elle tourne et tourne et tourne sur elle-même, vertigineusement, inlassablement, sans fin, sans rémission.

         Telle la girouette au vent mauvais ou l’herbe folle du désert.

         Telle l’hélice ou la roue, le tourbillon dans l’océan.

     

         Mais de même que tout ce qui est né, meurt ; de même tout ce qui a commencé, doit finir.

        Et de même que la girouette, l’hélice ou la roue tournent autour d’un essieu, de même le vortex est aspiré vers son centre.

       Ainsi le Piège ne peut tenir éternellement captive la Vie Toute-Puissante et Rayonnante !

     

         Aussi, comme fond la neige aux rayons du soleil, comme tombe le sable quand s’ébroue celui qui s'en était recouvert, ainsi s’écarteront les rideaux des apparences trompeuses au jour du Réveil.

      

    Emergence

     

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 1er Mars 2015 à 16:28

    Bonjour Aloysia, c'est bien pensé et bien dit. Je ne peux que saluer tes reflexions profondes. Nous partons du vide et pour atteindre la vérité suprême retourner dans ce vide, c'est-à-dire faire le vide dans son esprit, écarter toutes pensées. Eh bien ce n'est pas facile du tout ! Bonne fin de dimanche et bises

    2
    Dimanche 1er Mars 2015 à 16:41

    ça bouillonne dans ta tête 

    Bien tournée 

     

    3
    Dimanche 1er Mars 2015 à 16:45

    Il me semble que c'est plutôt dans la tienne que ça bouillonne, attention elle va éclater !

    4
    Dimanche 1er Mars 2015 à 18:38

    Merci de ta visite...   Oui tel est la situation de beaucoup "le vide"... jusqu'au jour ou nous découvrons celui qui peut remplir le vide de notre cœur...

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    5
    Dimanche 1er Mars 2015 à 19:34

    c'est un texte bien pensé ...  bises et bonne soirée.

    6
    Lundi 2 Mars 2015 à 20:10

    Ton texte me fait penser aux Sept Sermons aux Morts de Jung et je le trouve très beau, en particulier le début. Amitiés.

    7
    Mardi 3 Mars 2015 à 09:35

    Merci de tout Coeur Ariaga. Je viens de lire sur facebook dans votre site sur Jung un texte (entre autres) qui m'a également beaucoup parlé... Je crois que vraiment Jung était très proche de la Vérité.



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