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Comment trouver le véritable maître
Pour faire suite à mon article du 5 mars dernier "Méfiez vous des faux maîtres", voici un extrait du livre consacré à des Satsangs de Nisargadatta Maharaj (grand instructeur de l'Advaïta Vedanta, décédé en 1981) : Je Suis (I Am That - chap. 83)« Le maître, le disciple, l'amour et la confiance qui existent entre eux, tout cela n'est qu'un seul fait, et non autant de faits indépendants. Chacun d'eux est une partie des autres. Sans l'amour et la confiance il n'y aurait [...] ni gourou ni disciple, et aucune relation entre eux. C'est comme de presser un interrupteur pour allumer une ampoule électrique. C'est parce que l'ampoule, le circuit électrique, l'interrupteur, le transformateur, les lignes à haute tension et la centrale forment un tout que vous obtenez de la lumière. Il ne faut pas séparer ce qui n'est pas séparable.
Les mots d'un homme qui s'est réalisé ne manquent jamais leur cible. Ils attendent que de bonnes conditions naissent, ce qui peut prendre quelque temps et c'est normal car il y a une saison pour semer et une saison pour récolter. Mais la parole d'un gourou est une graine qui ne peut pas mourir.
Il faut bien sûr que le gourou soit un authentique gourou, un gourou qui est au-delà du corps et du mental, au-delà de la conscience même, au-delà de l'espace et du temps, au-delà de la dualité et de l'unité, au-delà de la compréhension et de la description. Les gens de bien qui ont beaucoup lu et ont beaucoup à dire peuvent nous enseigner bien des choses utiles, mais ce ne sont pas de vrais gourous dont les paroles se révèlent toujours justes. Eux aussi peuvent vous dire que vous êtes l'ultime réalité mais où cela vous mène-t-il ?
Si vous êtes capables de confiance et d'obéissance, vous trouverez très vite votre gourou réel, ou plutôt il vous trouvera.
[...] Vous pouvez enseigner ce que vous connaissez : ici, la vision et l'enseignement ne font qu'un. Mais la réalité absolue est au-delà des deux. Le gourou qui s'arroge ce titre parle de maturation et d'effort, de mérite et d'accomplissement, de destinée et de grâce ; ce ne sont que les formations et les projections mentales d'un esprit intoxiqué. Au lieu d'aide, ce sont des empêchements.
Ne faites confiance à personne jusqu'à ce que vous soyez convaincu. Le vrai gourou ne vous humiliera jamais, pas plus qu'il ne vous détachera de vous-même. Il vous ramènera constamment à votre perfection inhérente et il vous encouragera à chercher en vous, à l'intérieur. Il sait que vous n'avez besoin de rien, pas même de lui, et il ne se fatigue jamais de vous le rappeler.
Mais celui qui s'est lui-même institué gourou s'intéresse plus à lui qu'à ses disciples. »
Lorsqu'on lit ce livre, on est frappé de l'extraordinaire simplicité de Nisargadatta ; de son naturel, de sa gentillesse, et de son infinie patience à répondre à toutes les questions posées par les visiteurs, de plus en plus nombreux et de plus en plus pressants...
Heureux celui dont la route croise un tel être, qui l'inonde aussitôt de son rayonnement nourricier et régénérateur !
Tags : Nisargadatta Maharaj, Advaïta Vedanta, gourou, maître, réalité
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Commentaires
Bonsoir Aloysia, les vrais Maîtres sont rares et heureux celui qui en rencontre un et le reconnaît ! Alors une relation de maître à disciple peut s'établir. Je te souhaite une bonne soirée.
-> Durgalola : oui, je pense tout à fait comme toi, Durgalola. Et pourtant, il y en a, mais ils se cachent au fond de monastères où il faut les dénicher. Le seul problème c'est qu'ils sont freinés par la tradition imposée par l'Eglise qui dénature le vrai message de Jésus en le ramenant trop au matériel. Mais en réécoutant Olivier Messiaen en ce moment je suis très impressionnée de la profondeur de sa Foi qui a certainement été nourrie par une fréquentation assidue des écrits des saints. Enfin, comme tu le vois à la lecture de Nisargadatta, le fait de demander à rencontrer le maître dont on a besoin doit suffire à faire apparaître celui-ci : or Jésus ne disait-il pas précisément "Demandez, et vous recevrez, frappez, et l'on vous ouvrira " ?
-> Danaé : bises, grande alpiniste qui rencontras un grand maître Rimpoché au Tibet !! Je suis sûre que sa bénédiction te suit à jamais.
Alors oui, le Chat avait vu, a vu, voit juste.
Merci pour ce texte clair Aloysia.
Douce soirée.
"Vocation" est un mot faible pour un être réellement parvenu au Suprême; sa nature est de rayonner, il se contente d'être ce qu'il est.
C'est de notre côté, oui, qu'une vocation peut apparaître : celle de Le trouver, puis de L'écouter, enfin de se rapprocher de Lui.
Bonne journée, cher Jean.
les vrais Maitres sont rares ou bien cachés ? j'aime bien le Maitre dont tu nouc cites l'extrait, bonne journée
Un texte plein de sagesse et de bon sens. J'aime beaucoup ce qu'il écrit. C'était un être évolué.
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j'ai déjà lu ces mots par d'autres sages et les siens confirment ce que je savais. Le gourou est quelqu'un également en recherche. Et avec le disciple, il avance. Je trouve dommage que dans notre tradition chrétienne, il y ait peu de maîtres. Bises