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Château
(J'ai ajouté dessous la musique qui s'imposait).
Ferdinand Oehme (1797-1855) : Château Scharfenberg la nuit (1827)
C'est un château sans lune,
Mirage dans l'espace étoilé...
Elle n'avait qu'un sourire à donner :
Elle en mourut.
Souffle ta bougie,
Et traverse les corridors déserts,
Dans le froid et la nuit,
Jusqu'à la salle obscure
Où veillent les cheminées ;
Telle une fumée légère,
Glisse-toi dans l'âtre vide,
Et remonte le goulet jusqu'à l'air libre,
Jusqu'à l'espace ouvert,
Jusqu'au ciel nocturne !
Une sorcière sur son balai
A traversé l'air en sifflant
À une vitesse étourdissante.
Et tu te lances à sa poursuite,
Cramponnée à la crinière de tes rêves
Qui filent comme le vent ;
Il faut aller au-delà du rideau noir,
Le soulever, passer, passer coûte que coûte !
Il se plisse à l'horizon ;
Les machinistes du ciel le relèvent à grand ahan,
Tirant de toutes leurs forces sur les cordages des constellations.
Et tu glisses sur ton esquif léger,
Humant le vent du large à pleins poumons...
Courage ! Le but est proche !
Et soudain, sans que rien ne cessât d'exister
Au décor de cette grotte obscure,
Sans ébranler sur son passage
Ni le ciel, ni le château, ni le paysage,
Le vaisseau toutes voiles gonflées
Franchit la barre dans un grand frémissement...
Extrait de "Le Passage"
Poèmes composés entre 1974 et 1975
Et pour accompagner cette fin "en ouverture", voici la fin de "Mort et Transfiguration" de Richard Strauss, interprétée par Herbert von Karajan et l'orchestre philharmonique de Berlin.
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Commentaires
1Flo-AvrilMercredi 20 Avril 2011 à 12:00C'est superbe Martine, moésie et musique Amitiés, FloRépondre
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