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Ânes
En revenant de Châteauroux ce matin, j'ai rencontré un âne. Et comme chaque fois, j'ai craqué... Les ânes sont si doux, si attachants ! Certains de mes amis en possèdent, et ils les adorent : ce sont comme des animaux de compagnie.
Celui-ci, quoique terrorisant mon chien qui est parti en jappant comme s'il avait vu un monstre, m'a rappelé un beau poème de mon enfance, l'un de mes préférés :
J'aime l'âne si doux
Marchant le long des houx.
Il prend garde aux abeilles
Et bouge ses oreilles ;
Il va près des fossés
D'un petit pas cassé.
Il réfléchit toujours :
ses yeux sont de velours.
Il a tant travaillé
Que ça vous fait pitié !
Il a bien fatigué
Ses pauvres petits pieds.
(...)
Il est l'âne si doux
Marchant le long des houx...
Francis Jammes fut longtemps mon poète préféré : ses textes m'ont toujours émue.
***
J'aime les ânes, oui, mais à condition de ne pas cohabiter avec eux !
En effet, ne me rappelez pas mes déboires de l'été 1972, où toute jeunette je me suis avisée de faire du camping sauvage dans un pré cévenol occupé par deux ânes (des "croisés", ceux-là : oui, avec leur croix sur le dos, ils furent pour moi un vrai calvaire !) : où que je la cache, ils trouvaient toujours le moyen de "brouter" ma demi-livre de beurre (jusque dans les branches), et un matin, ils avaient même brouté les manches de mon pull... !
Damned !! Mais ce n'étaient pas des "Grands Noirs du Berry" : c'étaient des petits coquins, des "gris de Provence" - qui faisaient bien rire leur propriétaire, hihihi ! (han...)
Mes tortionnaires...En guise d'illustration sonore à cette évocation des ânes,
je ne pouvais manquer de rappeler ici la charmante
pièce pour piano de Jacques Ibert intitulée
Le Petit Ane Blanc, tirée du recueil"Histoires".
En voici le début interprété par Hae Won Chang (disque Naxos).
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Commentaires
1ceriseDimanche 12 Novembre 2006 à 12:00et dans ses yeux j'ai vu les mots que j'aurais dû écrire, et dans ses oreilles il y avait tout ce que je n'ai pas entendu et sur son pelage il y avait les bruits des prairies et les silences de la forêt, et dans ses pas il y avait de la fatigue, celle du temps, du travail et des pluies et de la boue parfois. c'était un âne aux yeux doux, tu l'as si bien décris. clemRépondre
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