•       Le Maître Réalisé Sri Ranjit Maharaj, dont je m'inspire à la suite de Phène (qui reçut son enseignement direct) a quitté ce monde en novembre 2000, mais a eu le temps entre ses nombreux déplacements en Amérique et en Europe, de venir enseigner deux fois en France, en 1997 et 1998.

             C'est l'enregistrement de ses satsangs*, exprimés en anglais mais traduits en direct par une disciple posée en interprète, qui en ce moment paraissent sur youtube. 

          Le dernier publié en date du 6 mars est particulièrement agréable à suivre, car le Maître y semble en bonne forme et souriant malgré son âge avancé (il avait 85 ans) et de plus ses propos, difficiles à saisir quand on n'est pas familier de la langue anglaise, sont reproduits ici en sous-titrage.

         Je vous le propose donc, sachant évidemment que pour sa longueur la vidéo ne sera  écoutée que par très peu d'entre vous.

     

       

          On le voit bien, Sri Ranjit Maharaj était d'une gentillesse et d'une simplicité incomparables. Mais le plus étonnant est que les principes les plus difficiles à concevoir et les plus improbables à nos yeux semblaient être pour lui des évidences limpides... ! Voici par exemple ce qu'il dit à un moment de l'entretien dont cette vidéo reproduit une partie (en effet ils sont tous édités, notamment dans le livre intitulé "Je ne parle que de vous", et on peut en trouver de nombreux extraits sur le net, sur "Innerquest" ou sur "Samadhi-forumgratuit" d'où j'ai tiré ces phrases) :

    «  Si vous oubliez le mental, vous serez heureux ; c'est l'unique facteur qui crée toutes les souffrances et tous les plaisirs également. Comprenez que le mental lui-même n'est pas vrai : mental veut dire pensées, et les pensées vont et viennent. Le mental ne crée que la confusion, rien d'autre. Celui qui est non-mental n'est plus dans la confusion.  »

     


    Satsang : moment passé en présence d'un Maître et enseignement reçu d'un Maître, verbal ou non-verbal car être en sa "présence" suffit pour le recevoir. 

     


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  • SurprisePhoto prise en février 2015

     

    J'ai cru toucher la Vérité
    Mais mon bras est passé au travers

     

    J'ai cru voir une maison
    Mais il n'y avait qu'un trou dans les arbres

     

    J'ai cru voir vivre un monde 
    Mais ce n'était qu'un Vent remuant des choses mortes

     

    Le Feu qui palpitait
    Projetait alentour un mirage mouvant

     

    SurpriseLe même cliché aujourd'hui

     

     


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  •       Jean-Yves Leloup, dans "L'Absurde et la Grâce" , cite une méthode bouddhiste zen qui consiste pour un Maître à confier à son élève un Kôan, c'est-à-dire une phrase ou parfois une petite histoire apparemment dénuée de sens, ou encore simpliste, sur laquelle méditer. 

     

    Tarot Rajneesh-11-Être ordinaire


            Le but de ces formules semble être de pousser celui-ci à basculer au-delà du mental, la proposition semblant trop absurde pour le sens commun. 

           Les exemples de kôan couramment cités sont :

    « Quel est le son d'une seule main qui applaudit ? »

         Ou encore :

    «  Quel était ton visage avant la naissance de tes parents ?»

        Ainsi Leloup (cf. livre ci-dessus p. 294) raconte avoir écrit un scénario qu'il aurait intitulé "l'Assise et la danse", dans lequel il confronte une jeune femme fascinée par le Zen (et donc par l'Assise) et un jeune danseur épris de philosophie nietzschéenne, incapable de concevoir un dieu immobile : dans la rencontre entre ces deux personnages il cherche à découvrir un équilibre entre méditation et action, forme et non forme, repos et mouvement... Et il imagine pour son héroïne, partie au Japon chercher l'enseignement d'un "roshi" (d'un vieux maître), un kôan qui m'a immédiatement séduite. Le voici :

    «  On  n'est bien assis que sur un coussin que l'on a donné. »

         Peut-être ceux d'entre vous plus familiers du Zen objecteront-ils que les kôan sont plutôt des rappels à la simplicité, à l'instar de celui-ci :

    «  Ce qui te manque, cherche-le dans ce que tu as. » 

        Ou encore de simples pépites de sagesse, comme celui-ci :

    « Je sais et je sens que faire du bien est le plus vrai bonheur que le cœur humain puisse goûter. »


         Dans ce cas, nous y retrouverons la précieuse philosophie du "être ordinaire" qu'Osho vante en permanence dans les petits contes dont s'inspire son "Tarot de la Transformation".    

         Cependant, faisant écho à la phrase imaginée par Leloup, voici le kôan qui me parut surgir de soi-même lors de la promenade évoquée précédemment :

    « On n'est vraiment à l'abri que dans une maison qui a été ôtée. »

     Qu'en pensez-vous ?

     

     


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  •  
          C'est le 18e Printemps des Poètes, et la poésie fleurit sur les blogs comme au coin des rues. C'est bien ! Cela me donne envie de réciter du Ronsard :

     

    «  Mignonne, allons voir si la rose
        Qui ce matin avait déclose
        Sa robe de pourpre au soleil,
        A point perdu cette vesprée
        Les plis de sa robe pourprée
        Et son teint au vôtre pareil... » 1

     
         Que dire de mieux au printemps ? La poésie, du verbe grec poïeïn qui signifie créer, est à la racine de toute expression artistique ; et Ronsard, avec son parler un peu désuet de la Renaissance, rappelle la lointaine tradition moyen-orientale de l'Ode amoureux qui est aussi contemplation de la Beauté éphémère des choses...

     

          Mais voilà... Tout le monde écrit ; nous écrivons tous ! Nous écrivons sur nos blogs, sur facebook ; nous publions des ouvrages papier ; ou encore nous dessinons, nous peignons, nous photographions, et puis nous partageons, nous exposons... Nous diffusons nos affiches, nos articles de presse, enregistrons nos vidéos...

       Et quelle beauté, que ce monde fleuri de beaux textes, de superbes réalisations graphiques, de magnifiques images, que cette toile qui regorge des splendeurs parfumées de la Création !

          Nous marchons dans un Jardin de Roses. Aucune ne décline ; toutes embaument ; et si l'une se ferme d'autres s'ouvrent, comme une nuée de lumières qui se répondraient à l'infini... 

          C'est ce qu'explique Alex Kimpe dans la vidéo ci-dessous à une artiste inquiète de son "désir de partage".

     

     

        Pour en revenir à la Poésie, Rûmî exprime ceci d'une autre manière :

    «  Je suis la montagne : mon écho est la voix du Bien-Aimé.
       Je suis une peinture : mon peintre est mon Bien-Aimé.
       Je suis comme une serrure dont le bruit vient de la clé :
       Tu crois que c'est ma parole quand une parole est prononcée. » 


     1 Pour les amateurs : 

    (j'ai choisi un enregistrement venu d'Asie, ce qui explique les erreurs de graphie)   

     

     


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  •  

    Pleurs

     

            Les violents attentats qui viennent de frapper la Belgique après la France interviennent au moment même où approche la fête de Pâques et où nous commémorons la mort de Jésus. 

          Je ne puis m'empêcher de songer à ce superbe passage de la Passion selon Saint Matthieu de Jean-Sébastien Bach, où la voix d'alto s'afflige sur le sort infligé à celui qui venait pour nous sauver.


     

     

    N° 69 RÉCITATIF (ALTO)

    Ah ! Golgotha, funeste Golgotha !
    Le Roi des Rois périt ici comme un esclave.
    La paix du monde et son salut
    Ont pour rançon le sang divin,
    Au Créateur de toutes choses,
    La terre et l’air sont refusés ;
    Le juste meurt pour les coupables :
    Mon cœur se brise de douleur.
    Ah ! Golgotha, funeste Golgotha ! 

    N° 70 ARIA (ALTO) ET CHŒUR

    Peuple, vois, ô peuple, vois Jésus
    Et sa main vers nous tendue.
    Viens ! – Où donc ? –
    Où Jésus t’offre un doux asile,
    Appuie ta tête sur sa poitrine,
    Viens ! – Où ? – Sur sa poitrine.
    Vivre, et puis s’éteindre dans ses bras
    Tel doit être ton espoir.
    Reste ! – Où ? – Sur sa poitrine.

     

    J.S. Bach - Passion selon Saint Matthieu

     

        (L'enregistrement choisi se poursuit jusqu'à la mort de Jésus).

     

    Pleurs
    Merci à Plantu pour ce beau dessin...

     

     


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