•       Voici un article que j'avais commencé il y a quelque temps à propos de la Pentecôte et que je n'avais jamais eu le temps de finir.

          Je vous le propose aujourd'hui.



    Lucas van Valckenborch, La Tour de Babel

     
         Lorsque nous échangeons au plan banal nous employons un langage qui en apparence est compréhensible par tous, du moins par tous ceux qui ont été formés à le capter, en fonction du pays ou de la région où il vit.

         Cependant celui-ci n'est qu'un outil, une technique adaptée à l'échange entre personnalités matérielles.

         En fait lorsque j'exprime une idée, je tente de traduire par les mots qui sont à ma disposition quelque chose d'inexprimable qui est ressenti au fond de moi. Je cherche les termes adéquats... C'est ce qu'on appelle "le travail de l'écrivain" dont chacun s'acquitte avec plus ou moins de succès ce qui entraîne des appréciations sur sa qualité, si bien que l'on peut qualifier ce processus d'activité créative au même titre que la confection d'un tableau ou d'une sculpture. 

          Mais le résultat au bout du compte est que les auditeurs ou lecteurs ne comprennent le message que chacun à leur manière et souvent de mille manières différentes.

         En fait le "ressenti intime" a été filtré à travers l'intellect de celui qui parle ou écrit, obligatoirement, étant le seul outil à sa disposition pour une expression matérielle ; et de même le message transcrit n'a pu être décrypté que par l'intellect de celui qui écoute ou lit, l'entraînant à des interprétations qui dépendent de son propre état intérieur.   

         C'est ce qui fait dire à notre Saint-Exupéry :

    « On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux. »

         Ou ici en d'autres termes : « On n'entend (ou ne ressent, ne perçoit, ne comprend) qu'avec le cœur ; l'essentiel est inaudible (ou insensible, imperceptible, incompréhensible) pour l'oreille (ou les sens, la perception, l'intellect)... »

          Le langage est un outil banal pour les choses banales mais ne reste que très extérieur.

     

           C'est pourquoi le langage unique de Dieu, qui siège au Centre de l'Être dans le lieu immuable et profond de l'indifférencié, devint imperceptible aux hommes dès l'instant qu'ils se dispersèrent sur la surface de la terre, essaimant du centre vers la périphérie et reculant de plus en plus les limites de celle-ci. 

          Leur babillage devint si futile qu'il s'abâtardit et devint semblable aux pierres dont on fait les statues ou aux monnaies de cuivre avec lesquels on paie les échanges. Il n'engendra plus que dialogues de sourds.

     

         Et c'est pourquoi le Christ est venu rendre la Parole perdue. Etant Lui-même l'incarnation de l'Esprit du Père (la Source de Tout), Il a offert à ceux qui l'appelaient (« Nul ne vient à moi si le Père qui m'a envoyé ne l'attire » Jean, 6, 44) de recevoir à leur tour l'Esprit.

    Esprit Saint

     
          C'est ce qui arriva à la Pentecôte :

    « Ils furent tous remplis de l'Esprit Saint et se mirent à parler diverses langues, selon que l'Esprit les inspirait. Or en ces jours de fête il y avait à Jérusalem des Juifs fervents, venus de tous les pays qui sont sous le ciel. Attirés par le bruit, ils accoururent en foule et restèrent stupéfaits, car chacun d'eux entendait les apôtres parler sa propre langue. »

    Actes des apôtres 2, 4-6

     

       En fait les apôtres ne parlaient pas diverses langues ; mais ce qu'ils exprimaient était perçu par tous de façon personnelle : chacun "entendait" ce qu'il avait à entendre, ce que l'Esprit voulait lui faire connaître, par l'intermédiaire de ces instruments parfaits qu'étaient devenus les disciples de Jésus.

        C'est pourquoi l'Esprit est également associé aux prophètes ; il exprime directement la Pensée du Père, et sa Parole selon Jésus est Vérité pure :

    « Lorsque viendra le Paraclet que je vous enverrai d'auprès du Père, 
    L'Esprit de Vérité qui vient du Père,
    Il me rendra témoignage. »

    Jean 15, 26

         Et il faut souligner ici encore un point essentiel : s'il y a trinité dans la manifestation, à l'origine il n'y a qu'Unité. En effet, qui voit Jésus (le Fils) voit le Père et nul ne vient à celui-ci que le Père ne l'ait appelé ; quant à l'Esprit, il ne se manifeste que pour exprimer la Parole du Père et confirmer ce qu'a dit le Fils.

          En Vérité il n'y a donc que le Père. Esprit et Fils ne sont que Son expression à notre intention.

      

    Platon, par Raphaël

     

     


    16 commentaires


  • Dévotion

       
         Le Disciple, à l'instar du cygne et du lotus, est posé sur l'eau (le monde) sans être touché par elle (par lui).

         En son Cœur brûle l'Amour sans objet, qui émane du Silence et se projette Lumière.

     

     


    22 commentaires

  •    J'ai déjà cité Sri Siddharameshwar Maharaj et son livre "Embrasser l'Immortalité".

         En voici un autre extrait, correspondant à un satsang (enseignement émanant d'un maître et transmis gratuitement et simplement à tous ceux désireux de le recevoir) qu'il aurait donné le 15 décembre 1928 à Bombay (p. 159-160 du livre). 

     

    «   Le Soi est qualifié de saguna, c'est-à-dire "avec attributs" quand il est manifesté et nirguna, "sans attributs", quand il est non manifesté.

         Manifesté (saguna), il est la matière en constant changement, c'est la nature primordiale ou prakriti associée à la "Mère". Non manifesté (nirguna), le Soi stable et sans changements est purusha associé au "Père". L'homme est éveillé lorsqu'il devient UN avec sa propre nature.

         La connaissance est plus subtile que l'atome, c'est un point minuscule mais suffisant cependant pour dissiper la totalité de l'ignorance qui nous a recouvert ! Le sage parle de la connaissance comme d'une étincelle bleue luminescente. Saint Toukaram dit : "Vois dans ton mental ce point bleu qui est ta libération !"

        La Réalité ne peut pas être montrée. Elle ne peut être "vue" qu'après avoir transcendé les quatorze mondes qui font obstacle. Il s'agit des dix sens, du mental, de l'intellect, de la connaissance individuelle et enfin de l'ego (1). Faire comprendre ce qui ne peut pas être compris, c'est ce que fait le maître ! Sous sa direction vigilante le disciple peut "expérimenter" sa vraie nature. Mais vous devez pratiquer avec sérieux et vous rappeler que la persévérance est nécessaire pour surmonter la difficulté. Pratiquez en utilisant toute la finesse de votre intellect et tenez à distance les six passions (2). Savakash (sa, six ; avakash, garder au loin) est une pratique qui demande de la persévérance, elle consiste à garder les six passions à distance pour protéger les organes des sens des altérations : gorakshana (go, sens ; rakshana, protéger et contrôler). Gor signifie également "vache" et goruksha est celui qui protège les vaches. Krishna, le vacher, avait pour fonction de garder et protéger les vaches ; il s'acquittait de sa tâche avec diligence : il se préservait des six passions grâce au mantra qu'il avait reçu de son maître... Le mot gaye en marathi a deux sens : l'un est "chanter" et l'autre "vache" ; on dit que 330 millions de dieux et de déesses résident dans une vache, ainsi lorsque l'on chante le mantra donné par le maître, 330 millions de dieux et de déesses chantent avec nous ! Maintes histoires à propos de Krishna racontent qu'il se régalait de la crème volée dans les fermes environnantes. Cela signifie qu'il a baratté le beurre dans la méditation du mantra et s'est délecté de la crème de la connaissance de soi. »

    Sri Siddharameshwar Maharaj, 
    Embrasser l'immortalité (Amrut laya),
    Méthode pratique pour se libérer du faux.
    Éditions Les Deux Océans, Paris, 2007

    (1) Les écritures indiennes distinguent 5 organes perceptifs et 5 organes d'action, plus les quatre fonctions mentales précisées dans le texte.
    (2) Les six passions sont, selon le Vedanta : le désir, la colère, l'illusion (ou égarement), l'orgueil (ou arrogance), la cupidité (ou avidité) et l'envie (ou jalousie). 

     

    Krishna et les vaches

         Dans l'extrait que j'avais cité précédemment, le maître commentait et expliquait des passages du Dasbodh, un traité de spiritualité pratique écrit au XVIIe siècle par Saint Samarth Ramdas.

         Dans cette partie de l'ouvrage, il commente et explique les différentes légendes évoquées dans le Mahabharata, épopée que tous les indiens connaissaient par cœur - à l'instar de L'Iliade et l'Odyssée pour les grecs  - mais qui pour eux avait une valeur fondatrice équivalente à notre Ancien Testament. Il montre le sens caché et puissant de ces aventures héroïques dont la dimension mythique recèle un trésor d'enseignement.

         Ainsi "garder les vaches" peut signifier observer ses passions et les maintenir à distance ; et "baratter le beurre" puis "se délecter de la crème", évoque une méditation soutenue suivie du profit qui en est retiré. 

     


    23 commentaires

  •    Pour rebondir sur le commentaire posté hier par Ariaga ("Les chemins vers le Soi sont multiples ..."), je voudrais aujourd'hui évoquer une personne que bien peu de gens connaissent, et qui pourtant est une grande mystique chrétienne du XVIIe siècle, identifiée sous le nom de "Madame Guyon" (1648-1717).

    Jeanne Guyon - 1648-1717


         Comme vous pourrez le voir en suivant le lien ci-dessus pointant l'article de Wikipedia, elle ne fut pas reconnue par l'église (et en subit même les persécutions !) parce qu'elle n'avait pas (à son corps défendant il me semble) suivi la voie "classique" du couvent et de l'obéissance aux supérieurs hiérarchiques... Malgré un mariage et des grossesses forcées dès seize ans, son attirance vers la vie spirituelle se fit jour dès l'âge de 18 ans, et elle trouvera sur sa route les guides appropriés (un franciscain, puis la supérieure du couvent de bénédictines de sa ville natale, Montargis qui la présentera à un membre du cercle mystique "l'Ermitage de Caen", Jacques Bertot), si bien qu'à peine veuve (à l'âge de 28 ans) elle ne s'adonnera plus qu'à la sainteté, jusqu'à devenir à son tour l'inspiratrice et le guide de bien des aspirants à la vie mystique dont le célèbre Fénelon

        L'église catholique, fidèle à la tradition des églises qui veut qu'elles soient systématiquement des "sépulcres blanchis", combat alors ce courant spirituel que l'on nomme "quiétisme" - issu d'Italie et s'inspirant notamment des écrits de Thérèse d'Avila - qui prône l'"abandon à la Présence de Dieu" et dont l'Ermitage de Caen est l'un des principaux représentants. Jeanne Guyon se trouve alors accusée de le promouvoir. Emprisonnée à l'âge de 40 ans elle sera libérée par l'intervention de Madame de Maintenon et par la suite, dans les écrits que l'on a d'elle et qui lui furent demandés par ceux qui recherchaient ardemment son enseignement, elle ne cessa d'essayer de montrer en quoi ses détracteurs se trompaient sans le savoir, pour n'être restés qu'à la surface du chemin spirituel au lieu de l'approfondir.   

         Pour revenir au propos d'Ariaga, spécialiste comme vous le savez de C.G. Jung et donc s'inspirant de ses écrits dans la recherche du Soi, je soulignerai la remarque lue dans Wikipédia et que j'espère exacte (car tout n'est pas exact à 100% sur ce site affirme-t-on), selon laquelle Etienne Perrot, continuateur de Jung, aurait vu dans la relation entre Jeanne Guyon et Fénelon une analogie avec la relation de transfert en psychanalyse jungienne (voir ici). Celle-ci aurait eu sur l'écrivain - qui la défendait et tomba en disgrâce pour cela (voir ici) - la même influence rayonnante qu'un analyste (idéal) aurait eu avec son patient.

          C'est dire je crois combien nous pouvons lire à travers ses écrits une image de la recherche du Soi proche de celle livrée par Jung.

          Or, le plus étonnant est que ce propos, pourtant parfaitement chrétien, est très proche également de celui de Siddharameshwar Maharaj que je citais la semaine dernière !! À quelques termes près, à quelques nuances dans l'expression, le fond reste identique. C'est pourquoi d'ailleurs les mystiques des Indes évoquent souvent les êtres réalisés avec le terme de "saints", comme nous le faisons pour nos modèles chrétiens ; et de même, si Mme Guyon ignore encore le terme de "Soi" et emploie à sa place le mot "Dieu" (que les Maîtres indiens utilisent également indifféremment avec celui de "Soi"), par contre il lui arrive parfois de remplacer ce mot par "le Maître", ce qui est encore plus inattendu ! Dieu selon elle se comporte comme un Initiateur qui prend peu à peu possession de l'âme de celui qui s'offre à lui, et elle le nommera volontiers "Maître" ou "Directeur", autant que "Bien-Aimé" ou "Seigneur".
          Par ailleurs celui que Jeanne Guyon identifie comme "le Démon" est exactement celui que les Maîtres orientaux nomment "le Mental"...

     

    Jeanne Guyon-De la vie intérieure

     
         Le texte que je voudrais citer est extrait d'une publication que l'on ne trouve plus actuellement en librairie quoique parue en 2004 mais en tirage limité, et que l'éditeur, je viens de le découvrir, a mise entièrement en ligne pour compenser cette disparition très regrettable en attendant une prochaine réédition augmentée. C'est pourquoi je n'ai pu personnellement la trouver que d'occasion mais je m'en félicite ! Vous trouverez ici le site où l'ouvrage de 482 pages est entièrement en ligne, et je vous  invite vivement à vous plonger dans cette lecture, dont le style suranné reste d'une simplicité toute familière qui laisse à imaginer la gentillesse et la proximité de son auteure.

     

    Courte idée de la Voie Intérieure
    (texte ici : j'effectue quelques coupures)

    «     Qu’est-ce que c’est que l’intérieur ? Commencer par chercher le royaume de Dieu au dedans de nous. Or cette recherche se fait par rentrer en soi en se séquestrant de tous les objets du dehors par un fort recueillement. On ne trouvera ce royaume qu’où Dieu l’a placé, qui est où je dis. (...)

         Lorsque l’âme a recherché activement le règne de Dieu en elle, elle trouve qu’il se développe peu à peu, qu’elle a plus de facilité de se recueillir, et qu’elle commence à goûter une préférence de Dieu qu’elle avait ignorée jusqu’alors, car elle s’était imaginé que la présence de Dieu n’était autre chose qu’une pensée de Dieu, de sorte qu’elle se faisait une violence et un bandement de tête pour tâcher de penser à lui. Cela est bon en une manière, mais comme l’homme ne peut pas subsister longtemps dans cette pensée, et que le royaume de Dieu n’est point dans la tête mais dans l’intime de l’âme, on se donne beaucoup de peine avec peu de succès et rebuté qu’on est d’un travail si infructueux, on ne tarde guère à chercher des amusements au dehors. (...)

         Dieu voyant la bonne volonté de celui qui le cherche au dedans de soi, s’approche de lui, parce qu’il connaît le désir de son cœur, et il lui enseigne une modération exacte en toutes choses. Il en retranche tout l’excès et c’est alors que l’âme commence à s’apercevoir qu’elle a trouvé ce royaume. Elle éprouve alors au dedans d’elle un Directeur qui retranche tout le superflu, et non le nécessaire, qui ne donne pas la moindre chose de superflu à la nature mais qui prend soin d’un autre côté que l’amour propre et le Démon ne tournent point l’âme du côté de la pure austérité. Quand elle s’évapore dans les créatures, Il la rappelle. (...)

         Elle lui dit (...) : « Je vous ai cherché avec toute l’affection de mon cœur dans le lieu où vous m’avez dit que je devais vous chercher. Je vous ai donc trouvé, ô le Bien-aimé de mon âme. (...)  Je ne ferai plus rien autre chose que de vous laisser faire. Je vous donne tous les droits que j’avais sur moi-même et que vous m’aviez donnés par votre bonté. »

        L’âme devient alors passive, et ne fait plus rien que de regarder amoureusement l’opération de son Dieu. (...)

        Elle entend une voix dans le fond d’elle-même ou plutôt elle a une impression que Dieu veut régner seul. Cet exil lui est d’abord très pénible car il faut remarquer qu’entre la recherche de Dieu dans son fond et la possession du même Dieu dans ce même fond, il y a quantité d’épreuves, de peines, de tentations, car chaque état porte son purgatoire. C’est ce qui fait la méprise, et que l’on prend souvent la première purification pour la dernière. Mais lorsque Dieu veut être seul en nous sans nous, et qu’il veut détruire le moi, c’est bien autre chose ; et c’est où presque toutes les âmes se reprennent.

        (...) Lorsqu’elle est fidèle dans ce degré et qu’elle veut bien mourir réellement à soi-même, elle commence à se contenter de la beauté de son Époux. Elle dit : Sa beauté sera ma beauté. Mais il en faut venir plus avant, car après s’être désappropriée de sa propre beauté, ce serait une propriété bien plus forte de s’approprier celle de son Époux. Il faut donc qu’Il demeure beau pour Lui-même et en Lui-même sans y vouloir prendre part, qu’elle Lui laisse son tout, et qu’elle demeure dans son rien, car le néant est son propre lieu. C’est alors l’amour parfait qui ne regarde plus Dieu par rapport à nous, mais par rapport à lui-même sans qu’on se regarde soi-même. »

     
         Ce texte fabuleux parle tout simplement de la destruction de l'ego sans laquelle il est impossible au Soi d'apparaître - celui-ci prenant la place de l'ego détruit, tout comme Dieu s'installe dans l'âme de la créature "anéantie".

         C'est juste dans le texte suivant que Jeanne Guyon emploie le terme de Maître, mais je renonce à vous le citer car ce serait trop long... D'autant plus que vous pouvez le trouver vous-même à cette page ! Je vous y invite donc vivement, si le propos vous intéresse.

      

    La voie mystique chrétienne

     


    19 commentaires

  •    Aujourd'hui, je vous offre quelques mots de Sri Ranjit Maharaj (Bombay 1913-2000), maître  de l'Advaïta Vedanta, et une musique qui je l'espère vous plaira.



    Sri Ranjit Maharaj

     

    «   Tout le monde veut être un Maître. Même entre deux garçons, il y en aura toujours un qui voudra être le Maître de l'autre. C'est la nature du pouvoir qui réside à l'intérieur de l'homme.

         Si vous vivez par vous-même ce que le Maître enseigne, et si vous pouvez y apposer votre propre empreinte, alors cet enseignement est authentique. Sinon, la séparation demeure entre le Maître et celui qui cherche. En vérité, il n'existe aucune dualité entre eux. La question de la peur ne se pose donc même pas. Quand on en est pleinement convaincu et que l'on sent qu'il y a plus rien à acquérir dans le monde, alors on éprouve une paix totale. Cette satisfaction vient à vous. 

      (...)

          Comprenez vous-même que la mort n'est rien. Reconnaissez que : "Je suis sans naissance, Je ne meurs pas. Je n'ai jamais pris naissance et Je ne mourrai jamais ". Retirez les crochets à venin au serpent et jouez avec lui. Vous savez alors qu'il ne peut vous faire aucun mal. Chaque fois que vous dormez, cela ressemble a une petite mort. Pourquoi avoir peur ? Il n'y a rien. Tout est illusion. Gardez juste votre esprit dans cet état dépourvu de peur.

     (...)

         Il faut être courageux pour vivre véritablement. Si vous êtes courageux, la peur ne demeure pas. Soyez courageux et ayez foi dans le Maître. Faites ce qu'il dit, car vous et Lui êtes un. Ôtez le voile.

         Il est facile de quitter ce qui n'est rien, mais il est difficile de voir ce qui est présent et que vous avez oublié. »

    Ranjit Maharaj, extraits de Satsangs
    (rencontres avec un Maître réalisé) cités à cette page.

     

         J'ajoute à ces belles phrases une interprétation très inspirante de ces versets qui débutent l'Ishavasya Upanishad (l'Upanishad du Seigneur qui enveloppe tout) :

     

    OM ...
    Cela est plénitude ; ceci est plénitude. 

    De la plénitude naît la plénitude.
    Si de la plénitude vient la plénitude,
    Alors seule demeure la plénitude.

     

     

     

    En sanskrit :
    Purnamadah ; purnamidam.
    Purnat purnamudachyate.
    Purnasya purnamadaya,
    Purnam iva vashishyate.

     

     


    12 commentaires