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Un jour la vaste mer avait tout recouvert
Plongeant dans le sommeil Atlantis oubliée
Et Ys ensevelie
Et dérivant parmi les flots
Je ne voyais plus les piliers
D’où s’élançaient jadis mes pensées irisées
Je ne voyais plus le bassin d’or
Où se miraient mes regards diaprés
Flottant à l’aventure
Dans un bouillonnement constant
Je ne percevais plus
Le son prodigieux des cloches de la cathédrale
Le bourdon inouï
De son cœur endormi
Le rêve m’emportait sur la crête des vagues
Ô mon Ys endormie
Ma patrie ma maison
Je vois fondre la mer qui reflue aujourd’hui
Ô roches d’autrefois
Ô sable de la rive
Quand la vague a glissé douce comme un baiser
Il ne reste plus rien des mots que j’ai gravés
Il ne reste que Toi le marbre immaculé
Et que le Cœur parfait qui sonne à l’infini
Dans ce Prélude de Claude Debussy consacré à la ville d'Ys engloutie, vous entendez le bourdon de la cathédrale qui sonne dans le grave, particulièrement à la fin... Enfin, moi c'est ce que je ressens mais les pédagogues voient les choses avec moins de délicatesse (ici tout est expliqué)
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Petit Pierre ramenant triomphalement son mental maîtrisé.(Attention !! Un loup sournois peut toujours cacher un canard dans son ventre !!)
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Je vous propose ici une petite allégorie sans prétention, pour évoquer ce qui pourrait être l'approche de notre Réalité profonde... dans l'émerveillement.Le Soi est semblable à un petit enfant d'environ deux ans, qui court dans votre appartement et joue à se cacher.
Entendant son rire cristallin, vous tournez la tête et hop ! vous apercevez une tête blonde qui disparaît derrière une porte. Mais il a déjà filé.
Vous le cherchez derrière les rideaux qui bougent. Vous les tirez et hop ! vous voyez son petit nez, ses yeux malicieux... Mais il a filé.
Vous commencez à vous fatiguer. Vous dites : "Bébé ! Où es-tu ?" Il a gloussé dans la cuisine ; mais quand vous y arrivez, il n'y est plus.
Vous perdez patience. Vous dites :
"Écoute ! J'ai autre chose à faire que de te chercher partout ! J'ai du travail, moi !! "
Vous n'entendez plus rien.
Tant mieux. Tranquillité, tranquillité. Vous travaillez, vous, au moins.
Vous entendez un sanglot. Vous sursautez :
« Qui pleure là, sinon le vent simple, à cette heure
Seule, avec diamants extrêmes ?… Mais qui pleure,
Si proche de moi-même au moment de pleurer ? » *Vous vous énervez : "Mais tu es où ?" Et puis vous vous ressaisissez : " Et qu'est-ce que tu fais encore comme bêtise ? " Un bruit de course retentit : il est là !! C'est plus fort que vous, vous avez crié.
Non, personne...
Vous commencez à vous demander où il est passé. Il commence à vous manquer sérieusement. Vous le cherchez.
Sous le lit.
Non.Dans le placard de l'entrée.
Non.Vous faites le tour de l'appartement.
Rien.Et soudain vous avez peur.
TRÈS PEUR.
" Et s'il était tombé par la fenêtre ??? "
"J'AURAIS DÛ LE SURVEILLER !! JE N'AURAIS JAMAIS DÛ LE QUITTER DES YEUX !!"
La panique vous saisit... Mais qu'est-ce qui vous a pris de l'oublier cinq minutes !!
Alors vous reprenez vos recherches méthodiquement.
Vous l'appelez ; il ne répond plus... !
Toute votre attention se focalise sur cette seule idée : le retrouver.
Vous faites des prières, vous invoquez tout ce que vous avez de plus cher.
Et puis enfin... en fouillant de nouveau sa chambre... vous le retrouvez endormi dans son coffre à jouets...
Il s'était tellement fatigué à courir... Il voulait faire une surprise, et puis voilà, il s'était endormi ! Alors c'était raté ! **
Vous pleurez. Vous le serrez dans vos bras. Vous le serrez à l'étouffer. Il ne vous quittera plus ! Plus jamais...
* Paul Valéry, la jeune Parque.
** Tchouk et Ghek voir ici.
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La musique peut être une source inépuisable d'enseignement, tant il y a aujourd'hui de musiciens ou compositeurs de chansons qui l'ont utilisée à cette fin.Support parfait de la parole afin de la mettre en valeur, la musique fait connaître la poésie autant que les textes sacrés, et tandis que certains ne connaissent Jaques Prévert qu'à travers Yves Montand et le film de Marcel Carné Les Portes de la Nuit, d'autres ne croient en Dieu qu'à travers Jean-Sébastien Bach et refusent catégoriquement de franchir le seuil d'une église ou d'un temple.
C'est pourquoi je souhaite vous présenter aujourd'hui la belle méditation que l'on trouve en seconde partie de Un Requiem Allemand de Johannes Brahms.
Si la musique ne vous attire pas, le texte suffit ! Cependant sans son désir de composer une oeuvre religieuse à la mémoire de son maître Robert Schumann, puis de sa mère disparue, Brahms ne nous aurait pas offert cette sélection de textes bibliques tous plus inspirants les uns que les autres. [Vous pouvez voir ici les circonstances de cette composition].
Cette deuxième partie, la plus longue de toute l'oeuvre, se présente comme un glas sur la condition humaine, suivie d'une évocation exaltée de ce qu'offre la Foi : l'Éternité ! L'assurance de ne jamais mourir !
En voici le texte avec sa traduction (trouvés sur ce site à quelques menus détails près), à laquelle j'apporterai quelques commentaires.
Denn alles Fleisch, es ist wie Gras, Car toute chair est comme l'herbe, und alle Herrlichkeit des Menschen et toute gloire de l'homme est wie des Grases Blumen. Das Gras comme la fleur de l'herbe. L'herbe ist verdorret und die Blume abgefallen. sèche et la fleur tombe. (I PIERRE I, 24) So seid nun geduldig, lieben Prenez donc patience, mes chers Brüder, bis auf die Zukunft des frères, jusqu'à l'avènement du Herrn. Siehe, ein Ackermann wartet auf Seigneur. Voyez, un laboureur attend die köstliche Frucht der Erde und ist le précieux fruit de la terre et prend geduldig darüber, bis er empfahe den patience jusqu'à ce qu'il reçoive la Morgenregen und Abendregen. pluie du matin et la pluie du soir. (JACQUES, V, 7) Aber des Herrn Wort bleibet in Mais la parole du Seigneur demeure Ewigkeit. éternellement. (I PIERRE 1 25) Die Erlöseten des Herrn werden Ceux que le Seigneur aura rachetés wieder kommen, und gen Zion reviendront et entreront à Sion kommen mit Jauchzen. avec des chants de triomphe. Ewige Freude wird über Une joie éternelle sera sur ihrem Haupte sein : Freude und Wonne leur tête : joie et allégresse werden sich ergreifen und Schmerz und s'empareront d'eux, et douleur comme Seufzen wird weg müssen. gémissements auront disparu. (ISAÏE XXXV, 10) Cette comparaison de tout ce qui est physique avec l'herbe m'a toujours frappée et me paraît aujourd'hui plus que pertinente. Saint-Exupéry, dans Le Petit Prince, compare bien le corps physique à "une vieille écorce" ; ainsi, celui-ci vaut-il davantage qu'un brin d'herbe, sa durée mise à part ?
À cette reconnaissance de l'éphémère de notre condition suit l'assurance que la patience et la confiance dans le "Seigneur", c'est-à-dire en cette force Toute-Puissante qui nous soutient, seront payantes : car - et c'est proclamé vigoureusement -, Sa Parole est d'une stabilité indestructible ("demeure éternellement"), et c'est donc en Elle que l'on trouve Ce Qui ne Meurt Jamais !
"Ceux que le Seigneur aura rachetés..." dit la traduction du texte allemand ; reportons-nous au texte original d'Isaïe et nous lirons : "Ceux qu'a libérés Yahvé", ce qui est sensiblement différent lorsque l'on sait que Yahvé est justement la part immortelle cachée en chacun de nous ("Je suis" , le Soi) !
Ainsi ceux qui, grâce à la Parole livrée dans les Textes Sacrés, auront trouvé en eux-mêmes la puissance immortelle cachée, ceux-là ne connaîtront plus jamais les pleurs, mais jouiront d'une joie éternelle ! Il est fait allusion à la Cité de Sion, qui est la Demeure Indestructible du Vivant Libéré, au-delà de toute perception actuelle.
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J’ai dessiné le Soleil
Pour me souvenir de Toi
Mais il n’était pas Toi
Et de l’abîme a surgi
La Ténèbre insondable
Son Reflet
J’ai dessiné la Vie
Pour me souvenir de Toi
Mais elle n’était pas Toi
Et de l’abîme a surgi
Le spectre de la Mort
Son Reflet
J’ai dessiné l’Amour
Pour me souvenir de Toi
Mais il n’était pas Toi
Et de l’abîme a surgi
L’Horreur défigurée
Son Reflet
J’ai dessiné la Joie
Pour me souvenir de Toi
Mais elle n’était pas Toi
Et de l’abîme a surgi
La Douleur Infinie
Son Reflet
J’ai dessiné la Foi
Pour me souvenir de Toi
Mais elle n’était pas Toi
Et de l’abîme ont surgi
L’Angoisse et la Terreur
Ses Reflets
J’ai fait une machine
Pour me véhiculer
Cela s’appelle un Corps
Et alors ont surgi des myriades de corps
Des reflets de reflets tous sans fin reflétés
Et dans la profusion
Et dans la confusion
Je me suis égarée
Car creusant plus avant
Je m’enfonçais toujours de plus en plus profond
Et perdais peu à peu
Le fil originel
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