•     Comme il est d'usage, chaque matin, de se souhaiter une bonne journée et à chaque début de saison, de se souhaiter un bel été ou un bel automne, aujourd'hui je ne résiste pas au plaisir de vous adresser sur ce blog également (voir l'autre) une belle année nouvelle. 

        Comme les vagues de la mer portées par le reflux renouvellent sans cesse le merveilleux paysage de notre rêve, que de même les ans nouveaux nous portent toujours plus avant dans la découverte émerveillée de la Lumière et de nous-même.

     

    Voeux

     

        De tout cœur, que bonheur et paix vous accompagnent.

     

     


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  •      En reprenant un à un tous mes vieux articles (2005) que je reclasse, notamment en ce moment dans la nouvelle rubrique "Fontainebleau", voici que je découvre un poème rédigé à l'occasion d'une chaîne (ces jeux qui faisaient fureur à cette époque sur overblog) et qui est passé à l'as de tous les recueils que j'ai publiés... Par exemple !!
        Du 17 octobre 2005, je le republie donc aujourd'hui (avec son environnement de chaîne... Il faisait suite à un premier article brusquement interrompu mais que j'insère ici).

      

    Chaînes...

     

             Aujourd'hui, je tire le maillon d'une chaîne mystérieuse tombée dans ma boîte aux lettres hier soir ( la pleine lune vous réserve de ces surprises !!)

            Après bien des recherches, j'en ai trouvé le principe - qu'Erick, mon homologue du jour, a expliqué ici :

    - Consultez la liste complète de vos articles.
    - Retrouvez le 23e article.
    - Retrouvez la 5e phrase, et retranscrivez-la.
    - Puis choisissez 5 correspondants bloggeurs qui prendront votre succession.
    - Prévenez les personnes en question de la tâche qui leur incombe !

         Évidemment, Erick m'a devancée et a déjà choisi trois personnes parmi celles que j'aurais citées en priorité... (mais les a-t-il prévenues ?)

         Par ailleurs, je vous annonce que mon 23e article ne comporte pas de phrases, étant un poème libre sans ponctuation, et donc qu'il me sera très difficile de trouver la 5e !

         Bien... Étant prise de court, je vous abandonne l'espace d'un instant,  je dois m'absenter d'urgence jusqu'à.... ???

     

    ° ° ° ° ° ° ° ° ° ° ° ° ° 

     
          Quelques heures plus tard (voici le poème annoncé) :

     



     
    Tentons de continuer ce délicieux chapitre
    Commencé dans l'urgence un triste après-midi
    Tandis que  mon PC jouait les étourdis
    Se mettant en congé en plein coeur de l'épître
     
    La pluie a commencé de rouler sur les vitres
    Adieu les soirs d'été aux tons de paradis
    Aujourd'hui à mon tour je joue et je le dis
    Je cesse de gémir ou de faire le pitre

     
     




      Alors, en ce qui concerne mon 23e article, il s'agit du poème "Le Nid". Et plutôt que de citer le 5e vers, qui serait fort court, je préfère vous citer la 2e strophe (il n'y en a que 4 !).
     
     
     
     Dans Toulouse-Rêveuse
    Sur les balcons ornés de vigne vierge
    Par les hauteurs de Jolimont
    Deux hirondelles ont niché cette nuit
    Bien loin bien loin des voix malsaines
    Là-haut près des étoiles 
     
     
    Voici cependant le 5e vers... :

     
    L'Amour chemine et s'effiloche

     



    Passons maintenant aux porteurs du flambeau d'over-blog !
    Puisque Viviane, Syl et Flo sont déjà pressenties, je nomme :

    - Jean-Pierre, le Goublin
    - Eléonore, la petite fûtée
    - Florence, avec ses bouquins                       
    - Lucie, dont j'adore les textes
    - Et Elisabeth, qui rêve de départs...

    Finalement, je pourrais en citer bien d'autres...  Mais qui sait si la chaîne ne les a pas déjà effleurés de sa plume ? Ils choisiront donc, puisqu'ils sont suffisamment nombreux, de participer ou non !

     
    Bisous, et bon courage à mes successeurs.


       
     
     
      

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  •      Depuis plusieurs semaines, nous recherchons les autres, la foule, les lumières, les amis, la famille... La nuit profonde de l'hiver nous fait peur. Quand se sont éteints les feux des beaux jours avec leurs couleurs vives nous nous sentons dans le désert et le désert nous effraie. Nous recherchons le partage, l'échange qui ravive en nous la lueur de la vie. Nous ne nous intéressons alors que davantage aux plus démunis, qui sont en fait l'image du vide que nous ressentons en nous.  

     

    Illuminations à Tokyo

     
               Mais que cherchons-nous en vérité ?

              -    La lumière. La lumière qui nous manque et que nous créons autour de nous. 
           -   La chaleur : la chaleur du cœur qui nous fait aimer nos proches et tous ceux que nous côtoyons à ces moments.

           Et comme nous savons qu'il est inutile de « chercher parmi les morts celui qui est vivant », nous mettons un nouveau-né dans une crèche et nous pensons qu'à cette occasion la Lumière et l'Amour vont revivre, par nous et pour nous. L'Amour, la Beauté, la Lumière sont alors représentés par cet Autre auquel nous offrons nos cantiques d'adoration.

            Mais où est-Il ? 

             Pas facile de Le trouver vraiment au milieu des fêtes profanes que nous connaissons, qui sont marquées du sceau du commerce, de la convoitise et de l'écrasement mutuel, et conduisent à terme à l'oubli de soi dans une ivresse malsaine. 

    * * *

          Car c'est réellement perdu dans le désert que Saint-Exupéry rencontra le Petit Prince, cet enfant merveilleux tombé tout droit d'une étoile.

    Le Petit Prince

            Pour Le trouver, il faut accepter d'abord d'être dans ce désert, et d'en éprouver non seulement la profonde solitude mais aussi le profond dénuement. L'auteur est alors abandonné de tous : à mille milles de toute région habitée, une avarie immobilise son avion, il ne possède aucun moyen de communication et il n'a pas de vivres. Par ailleurs il a également perdu toute compétence car non seulement il ne sait pas réparer sa machine mais en plus il ne sait même plus dessiner un mouton... !

         Il n'est plus capable de rien, sinon de rester là à écouter des histoires de rose et de renard ; quelque chose de totalement saugrenu et qui n'a rien à voir... Et pourtant c'est en écoutant ces discours inhabituels qu'il sera réconforté par "des tas de petits grelots qui savent rire" et qu'il trouvera l'eau "bonne pour le cœur".

     

    Un puits dans le désert

     

          « Ce qui embellit le désert, dit le petit prince, c'est qu'il cache un puits quelque part... »

         Qu'appelons-nous beauté ? N'est-ce pas ce qui nous nourrit ? Ce qui nous éveille et nous apporte ce dont nous avons besoin ? Comme une source ?

            Au-delà du discours primitif de Saint-Exupéry, qui est de montrer ce petit bonhomme fidèle à l'invisible et de panser la blessure de la perte d'un être aimé, le Petit Prince est, comme dans tous les contes, une porte ouverte vers ce qu'il y a en nous de plus profond, de plus secret : dans la nuit du désert, ce qui naît juste jailli d'une étoile, c'est notre propre Vérité, l'intuition du Divin en nous, la Source même de notre être. 

           Et cet Enfant Merveilleux, parfaitement Innocent, nous pouvons L'oublier certes, mais Le perdre, jamais. Un jour nous Le verrons, nous L'entendrons, Il nous guidera, et nous mènera exactement où nous voulions aller, sans le savoir.

     

     Qui cherchez-vous ?

     


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  •  

    L'Anticyclone des Essors est de retour ! 

     

    Aigle en vol- Martine Maillard

     

         
    La Volonté entraînant le Désir détruit vers les hauteurs de l'Inaccessible. 

     

        (Il n'oubliera pas d'abord de l'essorer soigneusement, afin qu'il ne reste pas de piteuse larme en sa piètre pitance).

     

     


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  •  
         J'ai déjà souvent cité Ivan Wyschnegradsky, ce musicien français d'origine russe né à Saint-Pétersbourg en 1893 et mort à Paris en 1979 ; c'est à cette époque que France Musique a diffusé son oeuvre étonnante intitulée "La Journée de l'Existence" pour laquelle le musicien, qui l'a composée jeune et ensuite s'est tourné vers des recherches sonores plus ou moins étranges, nourrissait une affection particulière ; il l'a d'ailleurs je crois remaniée plusieurs fois et finalement il semble que cela soit en quelque sorte l'oeuvre unique de toute sa vie. 

           Intitulée initialement "Journée de Brahma", cette oeuvre pour récitant et orchestre de près d'une heure décrit la traversée du temps et de la manifestation par une conscience générée par l'Esprit et son retour final à sa Source. Formule ambitieuse mais composée par l'auteur dans le but d'aider ses contemporains à comprendre et à trouver la voie, elle est en effet extrêmement émouvante et soutenue en permanence par une musique expressive issue de l'influence de Scriabine. 

         J'en ai relevé le texte très inspirant, qui n'est pas publié par ailleurs, et vous en propose ici un extrait tiré de la seconde partie : "Histoire de la conscience individuelle".

           Il fait suite à une première partie au cours de laquelle l'Esprit s'est progressivement incarné, oubliant totalement sa nature, jusqu'à une fulgurante intuition qu'il nomme "la Vision de la Fin", vision prémonitoire qui par la suite sera son guide.

          J'ai séparé les paragraphes et souligné certains passages par l'écriture italique (dans l'oeuvre elle-même, c'est la musique qui met en valeur et souligne parfois). Il s'agit en effet de vécus, de ressentis successifs. L'esprit passe réellement par ces phases ; mais comment en sort-il ? Dans le texte de Wyschnegradsky ce n'est pas très clair ; mais l'on peut se demander comment cela pourrait l'être puisque ce qui échappe à la conscience ne peut être exprimé... Contentons-nous donc pour l'immédiat de ce qui l'est.

     

    Histoire de la conscience individuelle selon Wyschnegradsky

     

     

    Il est plein de langueur, il aspire à l’épanouissement,
    Esprit immortel devenu chair mortelle,

    Et avidement il tend vers sa plus complète floraison,
    Au large, à la rencontre du monde qui l’environne.

     

    Ô Diversité de tout l’Être fleurissant dans une multitude de formes,
    Se manifestant dans une multitude de formes,

    Ô éternel remous de l’Existence !

     Et les formes du monde se dressent de nouveau devant lui,
    Dans les images de la vie qui l’entoure,
    Si mystérieuse et inconcevable…


    Et la pensée s’élève et lui murmure :
    Pourquoi tout cela ? À quoi bon tout cela ?
    Tout cela est-il nécessaire ?
    De cette vie qui perpétuellement se répète elle-même,
    Qui dans le passé a connu joie et souffrance,
    Repos et mouvement, chutes et élans,
    Victoire et défaite, soumission et révolte,
    De cette vie tournant dans un cercle éternel
    Le cycle entier n’est-il pas consommé ? 

     

    Non ! Loin de moi cette fatigue !
    S’élancer en avant dans une incessante création, dans un perpétuel élan,
    Vers le nouveau, l’inconnu, une vie nouvelle,
    De ce qui n’a encore jamais existé !

    Se libérer des liens qui m’encerclent,
    Que plus rapide soit l’essor de ma vie,

    Que plus précipité soit l’envol de mon temps !
    Emporte-moi au loin vers l’inconnu de l’avenir
    À la rencontre de la liberté désirée,
    Et que s’accomplisse le miracle !

     

    Mais il n’y a pas de miracle : partout la souffrance, partout la désolation,
    Et de nouveau les ténèbres, de nouveau la détresse, et l’avenir sans issue…

    Et de nouveau la raison lui murmure, lui chante sa triste chanson :
    À quoi bon les essors, à quoi bon les élans ?
    Amour et désir - vain fantôme ;
    Vie et terre - mouvement de formes, 
    Sans but ni raison, sans commencement et sans fin ;
    Foi et prière - illusion des désespérés.

     

    Ô Corps mortel, connais tes limites !
    Ô Esprit immortel, il n’y a qu’un seul chemin de salut :

    Chemin de l’achèvement du cercle de l’Être,
    Dans un réveil éclatant,
    Dans une manifestation parfaite.

     

    Mais l’heure du réveil n’a pas encore sonné,
    Et l’homme s’agite dans la recherche du but et du sens,

    Plein d’angoisse et de détresse.
    Et l’univers hostile qui l’environne
    Le contraint à une lutte perpétuelle,
    Aux efforts, à la haine…

    Et voici, une fatigue mortelle le saisit :
    Non, fuir ce monde

    Et cette lutte implacable ;
    Et après, dans mon rêve,
    Créer un monde parfait,
    Sans luttes et sans peines,
    Et puis, disparaître, se dissoudre, ne plus exister

    Mais la vérité n’est-elle pas trouvée ? Le salut n’est-il pas obtenu ?
    La fin du chemin n’est-elle pas indiquée

    Dans un aboutissement glorieux,
    Pour l’accomplissement de la loi de la vie ?

     

    Et l’homme se résigne et se prosterne,
    Et dans un pressentiment de la fin se tourne vers le ciel,

    Mais le ciel est silencieux

    Mais quoi ?... foi et Dieu - illusion des désespérés ?
    De ceux qui craignent le mouvement et la lutte ?

    Mais la vie, c’est la lutte !...

     

    Et voici, de nouveau les eaux de la vie le soulèvent,
    Et les fantômes du passé, monde hostile,

    Se dressent devant lui, menacent de l’engloutir.
    Non ! C’est à une autre joie, à un autre savoir,
    À un autre amour que j’aspire,
    Une vérité unique, universelle,
    Enfantée par moi-même dans la douleur !
    Et non pas cette multitude de petites vérités, hostiles l’une à l’autre,
    Suggérées à moi-même par mon propre passé !

     

    Et le temps qui s’écoule et s’écoule,
    Inévitablement, inexorablement,

    Emportant les possibilités, approchant de l’abîme.

    Et toujours cette même éternelle discorde
    Entre ma raison,
    Entre ma foi,
    Entre mes passions.
    Joie et douleur,
    Affirmation - ou négation,
    Foi - ou doute,
    Soumission - ou révolte…


    Non, plutôt ma perte, plutôt ma défaite !
    Mais si réellement la vie

    N’est qu’un souffle unique
    Des ténèbres du Rien
    Vers la lumière du Tout,
    Que s’accomplisse au plus vite,
    Non pas uniquement dans mon rêve, mais manifestement,
    Ce qui doit fatalement s’accomplir !

     

        J'arrête ici ma citation, puisque c'est là que l'auteur fait basculer son discours vers ce qu'il appelle l'heure du réveil. Vous pouvez tout entendre sur youtube ici, ou seulement cette seconde partie dans une version uniquement audio ici (vous avez en plus dans cette seconde partie l'introduction que j'ai omise et toute la fin que j'ai volontairement éliminée...). Mais ce n'est évidemment pas parce qu'on l'aura entendu, que l'on atteindra l'état final parfait. Ni d'ailleurs que cet "état" sera réellement le but ultime - celui-ci étant à la vérité qualifié de  SANS ÉTAT...!

         Mais pour le moment je retiens surtout ce paragraphe que j'ai souligné en italique :

    Et le temps qui s’écoule et s’écoule,
    Inévitablement, inexorablement,

    Emportant les possibilités, approchant de l’abîme.


        Ce paragraphe m'interpelle et m'amuse pour ainsi dire : quelles possibilités peut bien emporter le temps, s'il n'est qu'une nouvelle forme imaginée par le mental ? De quel abîme peut-il bien s'agir si ce n'est de celui de la peur de s'accomplir ?


          J'y ajoute celui-ci, pour satisfaire à une actualité particulièrement criante aujourd'hui :

    Mais il n’y a pas de miracle : partout la souffrance, partout la désolation,
    Et de nouveau les ténèbres, de nouveau la détresse, et l’avenir sans issue…

         Cependant pour moi le second vers n'a pas à être souligné, car les ténèbres et l'avenir sans issue sont réservés à ceux qui accordent crédit à cette désolation, qui reste la simple expression de l'angoisse d'un ego refusant de disparaître.

     
           Reste cette référence constante au temps dans le texte : l'heure  du Réveil... Pourquoi faut-il attendre ? Et quel achèvement de quels cercles ?

           Wyschnegradsky ne parlait certes pas dans le vide, ayant lui-même connu une expérience transcendante à l'âge de 23 ans, avant d'entreprendre la composition de cette oeuvre.

           Il est probable qu'il voulait parler d'une certaine maturité à atteindre, avant laquelle l'Esprit "tourne en rond" pour ainsi dire autour de lui-même, mais en se rapprochant chaque fois un peu davantage de sa Réalité.

      

    Histoire de la conscience individuelle selon Wyschnegradsky

     

      


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