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       Chers amis,

      Je m'absente jusqu'à mardi ! Profitez-en pour écouter Ropartz... 

     

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         ou pour vous reposer...        cool.gif

     

     

        En tous cas, je vous souhaite à tous un excellent week-end !

     

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  • Suite de cet article.
    Début ici.


        Au moment de vous confier le troisième et splendide dernier volet de cette symphonie - le plus long, mais l'aboutissement de tout l'ensemble - je ne saurais que vous inviter à visiter les autres enregistrements
    de Ropartz proposés par Youtube - à part peut-être la pièce pour trombone qui est un morceau d'examen.

     

    Ile-de-Brehat.jpgL'île de Bréhat


        À commencer par "la Chasse du Prince Arthur", poème symphonique sur un thème celtique 1 ; ou ce petit joyau de musique de chambre qu'est "Prélude, marine et chansons" pour flûte, harpe, violon, alto et violoncelle. Vous découvrirez aussi que Ropartz, fervent catholique et organiste aux messes de son pays, a composé plusieurs pièces pour orgue, par exemple cette "Sortie" aux rythmes syncopés et aux riches harmonies, ainsi qu'un recueil pour harmonium, 
    "Au pied de l'autel" - car l'église de Lanloup, sa paroisse bretonne, ne possédait pas d'orgue.

       Il s'est également illustré dans la mélodie et le répertoire pianistique, par exemple sur Youtube le magnifique 3e nocturne pour pianomerveilleusement impressionniste avec son rythme extraordinaire à 21/16 .

        Ajoutons à cela des œuvres chorales comme "Le Miracle de Saint-Nicolas" écrit en 1905 alors qu'il dirigeait le Conservatoire de Nancy, et un opéra : "Le Pays" (sur Youtube ici), inspiré par la vie des marins de Paimpol partis pêcher en Islande.

     

    cartes-postales-La-Croix-des-Veuves-Portz-Even   La "Croix des Veuves", érigée sur l'extrême pointe fermant la baie de Paimpol, où les femmes de marins allaient guetter les goélettes.

     

        Mais voici le texte de ce 3e volet :

     
    En écoute sur deezer ici
     

     

       Pauvres humains, cœurs misérables, votre mal est en vous.
      Chacun gémit sur sa propre détresse ; chacun se cherche en soi.
       Chacun s'aime soi-même et cet amour n'engendre que la haine.
       Aimez-vous les uns les autres, et vous pénétrerez la vie ; aimez-vous les uns les autres, c'est l'unique loi, c'est la toute science ; aimez-vous les uns les autres !

        Pour que votre souffrance vous soit plus douce, soulagez la souffrance des autres. Que votre labeur librement accepté s'efforce au bonheur de vos frères, il vous sera léger.
       Revêtez-vous d'Amour et de Justice, ouvrez votre âme à la bonté !
       Aimez-vous les uns les autres !

       Verbe divin, verbe consolateur ! La nuit où nous marchions s'éclaire ; le voile d'ombre se déchire, et voici qu'au soir de l'humanité une aurore nouvelle apparaît sur le monde !
       Aimons-nous les uns les autres ! La justice et la vérité, la paix et la bonté se partagent la terre.

        Aimons-nous les uns les autres ! L'humanité transformée monte vers la cité de joie et d'idéale liberté où les rois ne sont plus ni les maîtres, où l'unique loi d'amour a remplacé les lois désormais inutiles !

       Ô Nature, maintenant sois en fête ! Ô nature, mêle ta joie à la joie immense des hommes !

       Ô Mer calme, sur tes flots calmes balance les vaisseaux heureux qui portent l'allégresse humaine !

       Ô Plaine, offre au désir des hommes la splendeur de tes épis d'or qui s'alourdissent de grain mûr !

       Ô Forêt, que ton âme chante dans les feuillages qui bruissent et dans la chanson des oiseaux à la gloire des nouveaux autels !

       Et toi, Soleil, lève-toi radieux ! Unis ta lumière éclatante aux feux de l'idéal soleil de Vérité, de Justice et d'Amour !

    Texte de Guy Ropartz

     

    1 Note de 2017 : Elle n'y est plus, de même que la 3e Symphonie ; mais on trouve maintenant notamment sa "Messe à Sainte Anne" et son Requiem, ainsi que le psaume 136.

     

      

     

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       Ce week-end m'a permis de faire une découverte particulière.

       On dit toujours que les sages sont âgés, et souvent on ajoute que la vieillesse apporte la sagesse.

        Sans doute suis-je à l'aube de l'âge où les choses commencent à se révéler...
         Voilà.

         Je devais me rendre en famille, mais pas vers des plus jeunes : vers des plus âgés. La jeunesse n'enseigne rien, ou peu de choses : elle enseigne seulement le jaillissement de la vie, comme le ressac de la vague, comme une écume toujours nouvelle.
         Mais la vieillesse...

        J'ai rencontré ce week-end une personne que j'ai connue depuis ma naissance, et n'avais pas revue depuis très longtemps ; c'était une femme ravissante, rousse avec de magnifiques yeux verts, d'une intelligence, d'une culture et d'une distinction incomparables, dont la voix était mélodieuse et la conversation envoûtante. Elle m'avait toujours impressionnée et intimidée. Mais aujourd'hui elle était couchée dans un lit d'hôpital, couchée parce que devenue l'ombre d'elle-même : 95 ans !  Cependant lorsque j'entrai dans sa chambre, elle fut si heureuse de me voir qu'elle demanda plusieurs fois si elle ne rêvait pas ; et elle me surprit encore en s'exclamant "que j'avais toujours mon sourire de petite fille... "

          Je lui répondis alors qu'elle aussi avait toujours le même sourire, le même regard ; et c'est de là que vint le miracle.

          En effet quand je la regardais, blême sous ses cheveux pâlis, je retrouvais dans ses yeux éclaircis, dans son sourire sans fard, la même personne qu'autrefois.
         Or à la maison, comme par un fait exprès, on me montra des boîtes pleines de vieilles photographies. Des photos de moi enfant, de mes sœurs, de mon frère, de mes parents et grands-parents ; des photos de ma mère enfant, de ses cousins et cousines, de mon grand-père jeune avec ses propres parents, ses frères et sa sœur... Ces images, anciennes et de petit format, me semblèrent désuètes, dénuées de vie, comparables à ces objets surannés que l'on garde dans un tiroir et qui sentent le moisi, ou à ces vieux livres d'histoire qui parlent d'une autre époque. L'enfance de ma mère, certes pour moi c'était "de l'histoire" ; mais ma propre enfance, en noir et blanc et même en couleurs un peu altérées, cela me paraissait totalement irréel !! Je ne m'y reconnaissais même plus !

         Et lorsque je passai aux photographies de ma vie de jeune mariée, puis de jeune maman, avec mes enfants petits, le même sentiment d'étrangeté subsista... Je ne reconnaissais plus rien, tout me paraissait mort ; il me semblait que chaque personne entrevue n'avait jamais été aussi belle, aussi exactement elle-même et vivante qu'AUJOURD'HUI.

     

       Aujourd'hui ! Voilà, le mot est lâché. L'être qui éclot, fleurit puis se fane est exactement similaire à une fleur et il n'existe qu'au présent : toutes les images que l'on peut en avoir ne sont que de trompeuses apparences ! Toutes les images sont mortes ! La vérité de la personne ne s'entrevoit que dans son regard, dans son sourire, s'entend par le son et l'inflexion de sa voix, se perçoit par sa chaleur ; et qu'un être ait trois ans ou quatre-vingts, son regard, son sourire, sa façon de s'exprimer restent les mêmes... exactement les mêmes car ils sont la seule perception que l'on a de son âme, de l'âme qui brille immuable et que l'on ressent. 

        Ainsi chaque fois que l'on rencontre une personne, ce que l'on perçoit, ce avec quoi l'on communique, C'EST SON ÂME ; c'est ce qui l'anime, et non l'image qu'elle offre.

     

        Nous avons ensuite regardé un très vieux film, "les Portes de la Nuit", réalisé par Marcel Carné en 1946. Il se déroulait dans le Paris d'après guerre, et Dieu sait que les vieux métros et la gare de Barbès me tenaient à cœur ! Et cependant rien ne me parut réaliste dans ce film ; comme s'il s'agissait de pantins dans un décor...

        Était-ce parce que l'image, la prise de son étaient de mauvaise qualité ? Sans doute. En effet, lorsque je regarde maintenant mes vieilles photographies scannées, agrandies et retouchées il y a comme une résurrection des visages, et la vie brille de nouveau dans les yeux, dans les sourires : oui, la vie, l'âme peuvent être saisies au vol et capturées dans une image ou un enregistrement.

     

        Mais maintenant j'en suis certaine et la révélation m'en est venue comme par surprise : nous sommes un être de lumière qui est entré dans une enveloppe fermée dont il peine à obtenir la maîtrise... Et comme il ne la maîtrise pas, celle-ci se fane et nous en sortons, en fin de parcours. Pourquoi ? Mystère ! Mais la vie n'est pas une production de la chair, c'est impossible.

        Bien sûr que jusqu'à aujourd'hui j'ai déjà beaucoup réfléchi à tout cela ; mais je ne l'avais pas ressenti, perçu avec cette ÉVIDENCE... Je "voulais y croire", ce qui n'a rien à voir !

     

        Ce matin, au supermarché, j'ai essayé de regarder toutes les personnes que je croisais (heureusement ce matin il n'y en avait pas beaucoup...) comme s'il s'agissait de lumières vivantes emprisonnées dans leurs apparences corporelles, et comme si leurs yeux, leurs sourires, étaient les interstices par lesquels cette lumière se laissait percevoir. C'était étrange : des petites lampes en mouvement... Mais c'est difficile à maintenir, surtout lorsque l'on parle aux gens, car alors on retombe au niveau de la communication passe-partout, ordinaire...

     

        Toutes les occupations humaines sont ainsi des "passe-temps", qui nous permettent d'oublier QUI nous sommes vraiment... sauf au moment où nous croisons un personne d'exception, dont la lumière intérieure est encore avivée par l'affaiblissement général de son corps... le SAGE.

     

    Lampe.jpg

     

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    Péniches
    Bateaux oblongs
    Aux noms d’oiseaux
    Aux résonances lointaines
    Vous rêvez
    Penchées
    Posées
    Maquillées de belles toilettes
    Près du quai endormi
    Où l’eau palpite
    Près de l’île verte

     

    Peut-on partir en vos chambrées
    Ou simplement glisser
    Se laisser dériver
    Sans attaches sans but
    Vers le bleu indécis d’un ciel désembué

     

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       Pour illustrer musicalement ce poème, quoi de mieux que "Asie", tiré de Shéhérazade de Maurice Ravel, sur un poème de Tristan Klingsor ?
     

     


     Vous en trouverez le texte complet ici, mais voici les vers qui font écho à mon poème :

    « Je voudrais m'en aller avec la goélette
    Qui se berce ce soir dans le port,
    Mystérieuse et solitaire ;
    Et qui déploie enfin ses voiles violettes
    Comme un immense oiseau de nuit dans le ciel d'or ! »

     

     

     

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    Voici l’heure de lire
    Le moment de sourire
    Le moment des délires
    L’heure où l’âme respire
    Et où le cœur soupire…

     

    Voici l’heure du conte
    L’heure où l’histoire monte
    A pas de loup sans honte
    Sans crainte de la tonte
    Que l'agnelet raconte…

     

    Voici l’heure des livres
    L’heure où il fait bon vivre
    En goûtant un peu ivre
    Un rêve qui délivre
    Et qu’on voudrait poursuivre…

     

     

    Pour accompagner ce poème :
    "Les Entretiens de la Belle et de la Bête", extrait de

    Ma Mère l'Oye de Maurice Ravel.

     

     

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