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Une étonnante souche
A saisi mon regard,
Avec dessus la bouche
D'un étrange poisson.La fenêtre est ouverte
Aux visiteurs épars
Et la ramure verte
Égaye la maison.
Serait-ce la demeure
D'un gnome forestier
Évadé de bonne heure
Des abords du sentier ?
Ou dans les taillis proches
Est-ce un petit lutin
Qui a fui notre approche
Au soleil du matin ?...
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Au jour de la Toussaint
Mon cerisier rougit comme un soleil couchant
Et quelques jours après
Il nous offre un tapis de feuilles éclatantesComme ils sont déjà loin
Les fruits aux grappes écarlatesLes feuillages restants sont presque translucides
Et le sol est si beau
Que l'on voudrait glisser dans sa douceur d'étoffeOn n'ose le fouler tant sa richesse éclaire
Tant l'épaisseur séduitL'arbre s'est dévêtu et s'abandonne au temps
Il nous a tout donné
Maintenant il attend
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Il était là
Il s'est enfui
Fantôme
Présence
Entre deux portesIl a surgi
Est reparti
Le mot
Ami
Ennemi
Qui éclate d'un rire
Désespérant
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Le ciel est gonflé de nuages
Dans l'air chargé d'humidité
Retentissent des cris sauvages
Jaillissant de l'obscuritéD'étranges formes apparaissent
Dessinant flèches ou museaux
En rangs serrés elles se pressent
Flottant comme des serpents d'eauMais oui ces cris ce sont les grues
Fuyant l'hiver et ses excès
Filant en escadrilles drues
Dans la bruine et le vent glacé
Devant les meneuses s'activent
Exhortant de leurs cris puissants
Toute la chaîne des passives
À poursuivre un effort constantCe sont des colliers des guirlandes
Qui apparaissent à nos yeux
Train après train elles s'étendent
Et s'évanouissent dans les cieuxC'est tout un peuple qui traverse
Groupe après groupe il en revient
L'espace immense les disperse
Mais leur cap ferme se maintientC'est le courage et c'est la vie
Comme de bons petits soldats
Aucune d'elles ne dévie
Même si la fatigue est là
Leurs cris perçants sont des trompettes
Elles chantent pour s'entraîner
À chaque escadron se répète
Leur concert sans jamais freinerOn croirait voir passer l'armée
Dans un défilé triomphal
Irréprochablement formée
Sous les ordres d'un généralOù vont-elles si résolues
Rien ne permet de s'orienter
Elles voient par-delà les nues
Et volent droit sans hésiterEncore une immense volière
Qui s'allonge au-dessus des toits
Aussi belle que la première
Elle fait entendre sa voixSous le ciel sombre et la grisaille
Étrange oiseau déliquescent
Elles s'éloignent sans bataille
Vers l'horizon luminescentAdieu demoiselles ailées
Nous vous saluons de la main
Gagnez vite d'autres contrées
Vous nous reviendrez l'an prochain
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