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    Sur ce tas de bois
    Le merle se croit le roi
    Moineau sauve-toi
     
     
     

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               Tout le monde connaît le sonnet de Rimbaud intitulé "Voyelles".
              Mais pourquoi a-t-il affirmé, dans la Lettre du Voyant : "J'inventai la couleur des Voyelles"? Sans doute parce que personne jusqu'à ce jour n'avait évoqué une telle chose...
              Et pourtant, comme j'ai toujours vu des couleurs, et dans les lettres, et dans les chiffres, je suis persuadée que beaucoup d'entre vous - du moins ceux qui sont des "visuels", une certaine forme de sensibilité - en voient également.

               Mais pour moi, c'est tout à fait différent que pour notre Arthur.
            Ainsi, le
    A est rouge, parfois rosé, comme le M , qui est rouge plus soutenu, et le N , qui est plutôt rosé.
            Le
    B est beige, tandis que le C est blanc ; le D est bleu gris, le E est transparent (ou plutôt gris), le F est marron et le G gris acier. Le H est vert bouteille, et le
      I   ainsi que le J  , jaune vif.
            Le
    K est noir, le L blanc, comme le C et aussi le O . Le P est bleu marine, le R est marron (comme le F, plus foncé cependant que ce dernier). Le S est orange, le T vert plus soutenu que le H , le U et le V sont gris (le second plus soutenu que le premier), le W est gris foncé, le X noir, le Y tout jaune, et le Z noir.
                
                 Tous les mots acquièrent dans mon esprit une coloration, dépendante pensais-je - mais ça n'est pas si sûr ! - des dominantes des lettres qui le composent : les prénoms, les jours de la semaine, les mois de l'année...
         - lundi est blanc-jaune clair, mardi marron clair, mercredi marron foncé, jeudi vert foncé, vendredi bleu ciel, samedi rose, dimanche tout blanc.
        - janvier est blanc-jaune pâle, février marron, mars rose foncé, avril rose clair et bleuté en même temps, mai rouge et jaune, juin jaune vif, juillet aussi, août rouge basculant sur le vert, septembre bleu gris pâli, octobre vert et brun, novembre carmin et gris foncé, décembre noir...

                  Les chiffres aussi ont leurs couleurs :
             0 transparent ; 1 blanc, 2 rose foncé, 3 bleu, 4 vert, 5 marron, 6 jaune vif, 7 blanc-bleuté couleur du ciel, 8 vert bouteille très foncé, 9 gris anthracite.
             Ensuite les dizaines reprennent la couleur dominante du chiffre de base, avec le second chiffre plus pâle à côté.

                 Tout est coloré, et représenté, mémorisé de façon "plastique".
                 Mon véritable prénom, "Martine", est beaucoup plus rouge ( couleur de fraise) que mon pseudo, "Valentine", dont l'initiale inonde l'ensemble d'un joli bleu-gris pâle.
                       Les notes de la gamme ont leur couleur également !
              
    Do bleu gris, marron, mi jaune orangé, fa vert, sol rouge rosé, la blanc, si jaune, et ut vert très foncé. Le dièze ajoute du noir, le bémol ajoute de l'orangé. Majeur est rouge vif avec un éclat jaune, mineur est rouge terne avec un peu de gris.


                   
                 Et vous ?? Voyez-vous des couleurs ???

                J'attends vos réponses et témoignages...
      
         Cela correspond à toute une physiologie de la fonction cognitive. Ainsi, j'ai toujours rêvé en couleurs, alors qu'à ce qu'il paraît, on rêve en noir & blanc.

                            
    ET  VOUS ????
     
     
             
     

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            À la demande de Florence, je dois répondre à 20 questions sur Noël. Ensuite, je désignerai 5 malheureux candidats pour me succéder... Et comme quelques petits "nouveaux" ont eu la gentillesse de venir me trouver, eh bien pour cette fois c'est sur eux que cela tombera !!

       Alors, voici :

    1 - Jusqu'à quel âge as-tu cru au père Noël ?

       Je ne m'en souviens pas, mais longtemps. Mes parents préparaient cela de façon si merveilleuse qu'on ne pouvait pas ne pas y croire. C'était même une nécessité d'y croire, car le merveilleux est tellement important dans la vie !

    2 - Comment as-tu découvert la supercherie ?

       Je ne l'ai pas découverte. En fait, ce sont des camarades d'école qui m'ont dit un jour d'un air entendu : « Le Père Noël, ça n'existe pas, c'est les parents. » Et moi je me suis fâchée, et j'ai vigoureusement réagi : « Ce n'est pas vrai ! Je ne vois pas comment mes parents auraient pu inventer tout cela ! C'est beau, le Père Noël ! Il vient parce que c'est Noël, et Noël c'est que du bonheur ! »

    3 - Comment as-tu réagi quand tu l'as su ?

       Hélas, quand je suis rentrée chez moi, et que j'ai dit, d'un ton furieux, à mes parents : « Vous vous rendez compte ? Une Telle et Une Telle, elles m'ont dit que le Père Noël ça n'existait pas ! Que c'était les parents ! » , voilà que ceux-ci m'ont regardée d'un air attristé, et m'ont avoué : « On s'était bien dit qu'un jour tu l'apprendrais par l'école... » Alors moi j'ai changé de couleur et ma bouche est tombée jusqu'en bas : « Quoi ?... Vous voulez dire que... ? » - « Eh oui, ont-il poursuivi d'un ton désolé, le Père Noël, c'est nous. » Cela a été pour moi un moment très difficile, et même, je leur en ai voulu de ne pas m'avoir entretenue dans mon rêve.

    4 - Aurais-tu aimé qu'il existe en vrai ?

       Evidemment ! Le miracle, on en a tant besoin sur cette terre.

    5 - Lui as-tu déjà écrit une lettre dans ton enfance?

       Je ne me souviens pas d'avoir écrit des lettres. De toutes façons cela m'aurait paru idiot de mettre à la boîte aux lettres un message pour quelqu'un qui est au Ciel. On faisait juste une liste en pensant que le Père Noël était forcément au courant.

    6 - Quel est le cadeau le plus chouette que tu aies reçu?

       Ce n'étaient pas les cadeaux en eux-mêmes qui comptaient, c'était leur abondance devant la cheminée, car ils n'étaient pas empaquetés - le Père Noël ne fait pas de paquets cadeaux - ils étaient disposés harmonieusement devant la cheminée autour de nos chaussons ; c'était une merveille rien qu'à les regarder. Cependant l'année de mes 3 ans ma mère me fit un super cadeau : un baigneur pour lequel elle avait trouvé des meubles - une armoire, un petit lit - et pour lequel, depuis un mois, en douce, chaque soir pendant que nous étions couchés, elle avait confectionné des draps, une couverture, un édredon, et tricoté brassière, barboteuse et petits chaussons, afin qu'il soit en tous points identique au petit frère que je venais d'avoir et qui fêtait ses 5 mois à Noël.

    7 - C'était de la part de qui ?

       Ma mère évidemment.

    8 - Et le cadeau le plus nul ?

       Nul ? C'est jamais nul, un cadeau de Noël !!

    9 - Qui te l'avait offert ?
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    10 - Aimes-tu recevoir des chocolats ?

       Uniquement des escargots de Bourgogne de chez Lanvin, pralinés au lait.

    11 - Que symbolise Noël pour toi ?

        La descente de l'Amour sur la Terre.

    12 - Cette année qu'aimerais-tu recevoir ?

       Oh ! Il y a tant de choses matérielles que j'aimerais demander au Père Noël s'il existait vraiment ! Mais le meilleur cadeau est toujours d'avoir autour de moi toute ma famille heureuse et en bonne santé.

    13 - Que détesterais-tu qu'on t'offre ?

              ??

    14 - Avec qui aimerais-tu partager la veillée ?

       Avec ma famille bien sûr.

    15 - Vas-tu la passer avec ceux que tu aimes ?

       C'est certain.

    16 - Est-ce que tu fais un sapin ?

       Oui.

    17 - Ouvres-tu tes cadeaux le 24 ou le 25 ?

       Le 25, mais maintenant qu'il n'y a plus de petits, cela peut-être à partir de minuit, dès qu'on a mis le petit Jésus dans sa crèche.

    18 - Que vas-tu offrir à tes proches pour cette fête ?

       Ce qu'ils m'auront demandé, dans la limite de mes moyens.

    19 - Quel est ton meilleur souvenir de Noël ?

       Quand j'étais jeune, à Fontainebleau, nous allions assister à la messe de minuit en l'Eglise Saint-Louis pour chanter depuis la tribune, aux côtés de l'organiste. Et nous n'avions pas le droit de manger jusque là.  C'était très long. Et voici qu'une de ces nuits de Noël, une dame chanta en soliste, tandis que nous l'accompagnions bouche fermée, un très beau cantique aux paroles un peu étranges :

          « Dors ma chéri-i-e,

             Chante Mari-i-e

            A l'Enfant Dieu-eu qui va dormir...

            La nuit se change

            En Pa-ara-adis ;

            Bercez-ez, bel Ange,

            Bercez-ez mon Fils. »

       J'avais adoré ce cantique et la voix de cette femme, mais pourquoi mettait-elle Jésus au féminin ? Ma mère dut m'avouer que c'était pour les besoins de la rime.

    Ensuite, de retour, nous avions dîné avec des voisins très chrétiens qui avaient 7 enfants, jusqu'à 4 heures du matin...

    20 - Si tu pouvais offrir un cadeau au monde ?

        L'Amour, la Paix, la compréhension d'autrui, ce serait tellement merveilleux.

     

        

           A mon tour maintenant de désigner mes successeurs :

     

     

     

     


     

     

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         Autre poème sur la séparation, écrit à la même époque que le précédent, et publié également dans le recueil "le Rossignol d'Argent" ( © éditions Saint-Germain-des-Prés, Paris 1974).
     
     

    Mon tombeau, c'est la nuit,
    Cette obscurité trouble
    Où rien ne se dessine
    Que la mort...

    ...Mais un parfum surgit...
    Une harmonie enfuie,
    Ou bien... un regard bleu,
    Un sourire ?

    Quel est-il, d'où vient-il ?
    (Peut-être qu'autrefois,
    Dans une vie perdue,
    Je l'aimais ?)

    Mon tombeau, c'est le vent,
    Cette affreuse tempête ;
    Et peut-être la mer
    Si glacée...

    L'insoutenable absence
    De mon soleil de paille,
    De mon ciel d'hirondelle
    Invisible !...

    ...Mais quel dieu intervient ?
    Quel souffle du Levant
    M'apporte ses aurores
    Dans la nuit ?

    Un souvenir peut-être...
    Une chanson perdue...
    Le cristal des feuillages
    Dans les bois ?

    (Peut-être la forêt
    Agonisait aussi ;
    Mais le Soleil pour moi
    Respirait !)

    L'absence se dessine
    En filigranes d'or
    Sous l'épaisse toison
    D'araignée...

    Tombeau des mille morts,
    Et des lunes d'automne
    Qu'emportent mes sanglots,
    Ouvre-toi !!!

    ...Un chant s'y éparpille,
    Une fleur s'y prosterne,
    Les nuages ont fui :
    Tu es là...

     
     

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    Fresque de Giotto représentant Saint François d'Assise

     

     

     

    Les oiseaux de mon rêve fuyaient par les fenêtres,
    A l'hôtel Saint-François-d'Assise ;
    Pour combler ma tristesse il ne demeurait plus
    Que des membres, des têtes en céramique enfouis
    Parmi l'amas des fleurs en pots,
    Sous des dalles de marbre, en des baignoires vertes.

    Était-ce bien mon sang qui brunissait ainsi
    Les draps blancs de mon lit jusqu'à les traverser,
    Chambre cent quarante-et-un ?
    Une enfant esseulée semblait contre une porte
    Osciller à mourir pour devenir fauvette,
    Et bientôt se perdait...

     

    Au retour du voyage il se mit à pleuvoir,
    Sur les rues, les trottoirs, les rails et les voitures...
    Quel lugubre retour d'une quête inutile !
    Point de paix, point d'amour, point de lumière encore ;
    Et j'avais tant cherché, dans l'hôtel des oiseaux,
    Un émissaire enfui pour m'expliquer le ciel !...

     

     

     


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